Vidéo : le pogrom de Iași, l’un des pires massacres de juifs de la Seconde Guerre mondiale

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Durant la Seconde Guerre mondiale, c’est en Europe de l’Est, en Roumanie, dans la ville de Iași, qu’eut lieu l’un des plus terribles massacres du conflit.

Arrêtés, martyrisés, abattus, au seul motif qu’ils étaient juifs, ils sont un dixième de la population de la ville à avoir péri dans ce pogrom. Retour à Iași où l’extrême droite et le négationnisme progressent de façon spectaculaire. Un reportage de Nadia Blétry et Thierry Trelluyer.

Six millions de juifs exterminés à travers l’Europe. C’est le terrible bilan de la Shoah. De nombreux massacres se sont produits en Europe de l’Est : en Pologne, en Ukraine, en Hongrie… et Roumanie. On estime que jusqu’à 380 000 juifs y ont été tués, la plupart par la police, sous les ordres du dictateur Ion Antonescu, mais aussi parfois avec le concours de la population locale, comme lors du pogrom de Iași, l’un des épisodes les plus violents de ces massacres.

Été 1941. La Roumanie, alliée du IIIe Reich, vient d’envoyer son armée en Moldavie voisine, occupée par des troupes soviétiques. En représailles, la ville de Iași, tout près de la frontière, est bombardée. Les mouvements fascistes et antisémites y sont puissants et la population juive de la ville est immédiatement prise pour cible, accusée d’espionnage par les Soviétiques.

La police et l’armée lancent l’attaque, rejointes par des habitants. De nombreux juifs sont abattus dans les rues ou au commissariat de la ville. D’autres sont entassés dans des trains de la mort, dans des conditions effroyables. Beaucoup y mourront de faim, de soif ou d’asphyxie. Plus de 13 000 personnes sont ainsi massacrées en quelques jours, soit un dixième de la population de Iași.

Mais en-dehors des historiens, ces faits sont largement ignorés aujourd’hui de la population roumaine. Une loi sur l’enseignement de la Shoah à l’école vient justement d’être votée, mais elle n’est pas encore appliquée. Dans le même temps, l’extrême droite gagne du terrain dans le pays et certains ne cachent pas leur nostalgie d’une « Grande Roumanie », celle de l’entre-deux-guerres…

Source france24