Pfizer rachète Arena pour six milliards d’euros

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Albert Bourla PDG Pfizer
Pendant la pandémie de Covid-19, les laboratoires pharmaceutiques ont continué d’investir, mais pas uniquement dans les vaccins contre cette maladie. Pfizer a annoncé lundi un rachat majeur dans la lutte contre le cancer.

Le groupe américain Pfizer a annoncé lundi 13 décembre qu’il va débourser près de sept milliards de dollars – soit environ six milliards d’euros – pour mettre la main sur Arena Pharmaceuticals, un autre groupe américain, spécialisé notamment en cardiologie et gastro-entérologie. Pfizer ne délaisse pas la recherche sur le Covid-19 ni le développement du vaccin contre le coronavirus mais il veut continuer à avancer sur les autres pathologies. Cet investissement majeur en pleine pandémie de Covid-19 en est l’illustration parfaite.

Financièrement parlant, mettre sur la table six milliards d’euros n’est pas une opération anodine. Cela signifie que les débouchés sanitaires et industriels sont quasiment assurés. Pfizer prévoit de financer cette opération sur ses fonds propres, c’est-à-dire l’argent disponible que le groupe a dans ses propres caisses. Le laboratoire propose de racheter toutes les actions d’Arena en circulation au prix de 100 dollars le titre, ce qui représente une prime de 100% par rapport au dernier cours de clôture. C’est donc une vraie culbute financière pour les actionnaires.

La course au traitement

Plus que la course au profit, c’est une course au meilleur traitement qui se joue ici, comme tout investissement du secteur pharmaceutique dans les pays développés. Face à la concurrence internationale, quand on est champion dans sa spécialité, on veut le rester. Ce qui apparaît comme une émulation financière est aussi et surtout une volonté de se donner toujours plus de moyens pour faire avancer la recherche et les traitements. Mais, c’est vrai, il y a aussi un retour sur investissement. Cela s’appelle les bénéfices.

D’autres groupes sont sur la même dynamique, notamment Moderna, le groupe pharmaceutique dirigé par le Français Stéphane Bancel, basé lui aussi aux Etats-Unis. Créée en 2010, la petite entreprise n’avait jamais commercialisé de traitement avant son vaccin contre le Covid-19. Elle devrait livrer jusqu’à trois milliards de vaccins l’an prochain. Moderna, qui n’était encore qu’une modeste biotech il y a deux ou trois ans, ambitionne d’avoir rapidement l’ampleur de groupes bien installés comme Roche ou Novartis.