1 Heure avec Gal Gadot : « Je ne me suis jamais fait larguer ! »

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Avec Wonder Woman 1984, notre super héroïne préférée est de retour. Mais qui est son interprète ? Pour Public, l’actrice israélienne fend l’armure.

Public : L’un des thèmes de Wonder Woman 1984 est celui des souhaits qu’un prophète peut exaucer. Quel serait le vôtre ?

Gal Gadot : Ma définition du bonheur est simple : être en phase avec moi-même et ne pas oublier que, pour chaque action, il y a un prix à payer. Pour moi, ce sont par exemple les reproches que peuvent me faire mes deux filles concernant mes absences. Un jour, l’aînée participait à un concert scolaire et je lui avais dit, la mort dans l’âme, que je ne pourrais pas venir. Mais elle insistait, m’expliquant que les autres mamans qui travaillent seraient là. À 9 ans, elle ne pouvait pas comprendre que, si je venais, je mettrais une équipe de tournage au chômage. Avec mon métier, ce n’est pas toujours évident d’être présente. Mais je mets tout en œuvre pour trouver un équilibre entre travail et famille.

La pause due au Covid vous y a aidée.

Oui, et j’ai compris que les moments magiques sont les plus simples. Le fait d’être à la maison, de cuisiner ensemble, de jouer au Monopoly, c’est important. Parallèlement, j’ai essayé de rester active côté professionnel. Et de ne surtout pas paniquer : quand j’entends marteler que le cinéma ou les concerts ne reviendront jamais, je m’inscris en faux. Il faut arrêter la parano !

Dans Wonder Woman 1984, votre personnage vit dans le souvenir de son chéri, un aviateur disparu. Comment gérez-vous, dans la vie, les déceptions sentimentales ?

Je suis en couple avec mon homme depuis quatorze ans. Les largages, je n’ai donc jamais expérimenté. J’avais 23 ans quand je me suis mariée et, en amour comme ailleurs, je déteste de toute façon les conflits. Dans mon couple, j’applique les préceptes de la Kabbale : je veux le meilleur pour lui et inversement. Pour notre dixième anniversaire de mariage, Yaron m’avait préparé une soirée romantique. Je me revois me moquer de lui : “Tu me sors le grand jeu alors que le jour où tu m’as demandée en mariage, tu ne t’es même pas mis à genoux !” Du coup, il s’est incliné dix ans après !

Vous êtes si proches qu’en 2008, vous avez ouvert ensemble un hôtel de luxe à Tel-Aviv. C’était vous qui assuriez le room service ?

(Rires.) Non, je me contentais de proposer du thé à la réception ! Mais nous l’avons vendu : Yaron voyageait constamment et il n’avait plus le temps de s’en occuper.

Comment êtes-vous devenue actrice ? Ce n’était pas une vocation, je crois…

Je voulais être danseuse, une discipline que j’ai pratiquée pendant douze ans. Mais mon père, ingénieur, et ma mère, enseignante, m’ont expliqué qu’ils voulaient que j’aille à la fac et que je décroche un diplôme d’avocate ou de médecin. Après avoir commencé des études de droit, je suis finalement devenue mannequin. Puis, je suis venue aux États-Unis et tout s’est enchaîné. En 2007, je suis allée par curiosité à un casting de James Bond, Quantum of Solace. Mon anglais était rudimentaire et c’est Olga Kurylenko que la production a sélectionnée. Mais je venais de choper le virus de la comédie. À mes débuts, Yaron m’a beaucoup soutenue. Mes parents, eux, avaient tendance à me faire des reproches constants ! J’ai tenu bon et Wonder Woman est arrivée au moment parfait. Quand je serai à la retraite et que je me reverrai en super héroïne, je me dirai : « Ma vieille, tu peux être fière ! Tu as montré le chemin ».

Quel chemin ?

Wonder Woman a débarqué avec le mouvement #MeToo. La cause féministe était dans l’ADN de cette production. Avec une femme tête d’affiche et une réalisatrice, nous n’étions plus le sexe faible. Je pense que c’est un film important pour les femmes, mais aussi pour les hommes : nous avons besoin de femmes qui les éduquent et non qui s’opposent à eux.

Vous avez passé la plupart de votre vie en Israël, dans une sorte de bulle, dites-vous.

Oui, mes parents avaient une ambition : apporter de l’amour au sein de notre foyer. Lorsque mon père rentrait, nous nous sentions en sécurité. Il était là pour nous rassurer. Ce n’est qu’à l’adolescence que j’ai découvert à quel point mes parents nous avaient préservés de la folie ambiante.

Vous y avez été confrontée pendant vos deux années dans l’armée israélienne…

Oui, mais je n’ai pas combattu. C’était juste un service militaire. Je donnais des cours de gym pour que nos soldats restent en forme. C’est d’ailleurs pour ça que, trois ans plus tard, les producteurs de Fast and Furious m’ont embauchée : j’étais très sportive mais j’arrivais surtout à bien occuper l’espace. C’était mon premier film et j’ai eu une chance folle d’être choisie… même si ce rôle m’a un peu cataloguée en jolie fille carburant à l’adrénaline et en fan de grosses cylindrées, alors que je roule à Vespa !

Vous êtes-vous déjà blessée pendant des cascades ?

Sur le premier Wonder Woman, je ne comptais plus mes ecchymoses et mes coupures. Il y avait aussi la fatigue de monter à cheval : en regardant les scènes équestres, on a le sentiment que c’est facile, mais c’est le contraire. Pourtant, bizarrement, la fois où je me suis fait le plus mal, ce n’était pas en galopant ou en agitant un glaive ; non, c’est le jour où, lors d’une scène en Italie, j’ai marché sur un oursin !

Un petit cours d’hébreu avant de nous quitter : que signifie Gal ?

Cela se traduit par « vague » ou « source ». Et mon nom de famille signifie « berge ». Avec une telle étymologie, j’aurais dû incarner la sœur d’Aquaman !

Dates Clés

30 avril 1985
Gal naît à Petah Tikva, à l’est de Tel-Aviv, son père est ingénieur et sa mère enseigne. « J’ai été élevée dans une famille très juive et mon héritage compte beaucoup. »

2004
À 18 ans, la brune de 1,78 m devient Miss Israël. Après s’être inscrite en fac de droit, elle se lance finalement dans le mannequinat, puis le cinéma.

28 septembre 2008
Elle épouse le promoteur immobilier Yaron Versano. Le couple a deux filles : Alma, 9 ans, et Maya, 3 ans et Gal attend un troisième enfant.

7 avril 2021
Sortie sur toutes les plateformes de VOD du film Wonder Woman 1984. Gal y reprend le rôle de super héroïne qui est le sien depuis 2013.

Source public

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