Décès en Israël à 95 ans de Jean Frydman, résistant et homme d’affaires

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Résistant et cofondateur d’Europe 1, Jean Frydman est mort est mort dans la nuit de samedi à ce dimanche à l’âge de 95 ans à Savyon, près de Tel-Aviv.

L’homme d’affaires franco-israélien Jean Frydman, ancien résistant et protagoniste d’une affaire retentissante l’opposant à L’Oréal dans les années 1980 et 1990, est décédé en Israël à l’âge de 95 ans, a-t-on appris dimanche de sources concordantes.

Jean Frydman, qui était aussi l’un des organisateurs de la manifestation pour la paix de Tel-Aviv à l’issue de laquelle le Premier ministre Yitzhak Rabin avait été assassiné en 1995, est mort dans la nuit de samedi à dimanche à son domicile de Savyon (centre), a annoncé Michael Bar Zohar, écrivain et ancien député travailliste.

« C’était un ami très cher… il a eu une place incroyable dans l’histoire de France et dans celle d’Israël… il avait une connexion profonde avec Israël et était un grand patriote israélien car il avait la double nationalité », a ajouté Michel Bar Zohar, qui connaissait Jean Frydman depuis des années. Une porte-parole de la famille en France a confirmé ce décès et souligné que Jean Frydman vivait en Israël depuis 40 ans.

Résistant et homme d’affaires

Entré dans la résistance à 15 ans, il est arrêté par la Gestapo en 1944, et sera déporté dans l’un des derniers convois vers Buchenwald, dont il parviendra à s’échapper.  Après-guerre, Jean Frydman rentre à Paris. Il fréquente Saint-Germain-des-Prés. Et commence une nouvelle vie passionnante dans le monde des médias. Entre 1957 et 1962, il fait partie des premiers dirigeants d’Europe 1. Il y crée l’émission culte « Salut les copains ». Quelques années plus tard, Jean Frydman crée la société de production de films Paravision, à la demande du patron de L’Oréal, François Dalle.

Jean Frydman était aussi l’un des protagonistes d’une affaire qui avait fait grand bruit au tournant des années 1990, et qui l’opposait au géant des cosmétiques L’Oréal. L’affaire avait débuté avec le boycott par les pays arabes en 1988 des produits de L’Oréal, qui était sur le point de racheter Elena Rubinstein.

Jean Frydman avait alors été évincé de son poste d’administrateur de Paravision, une filiale de l’Oréal spécialisée dans l’audiovisuel, et il avait estimé que, parce qu’il était juif, cette démission constituait un gage inadmissible donné aux pays arabes. Il révèle alors le passé trouble d’André Bettencourt sous l’Occupation. Le père de Liliane Bettencourt est contraint de se retirer des affaires.

Cette affaire avait donné lieu à de multiples rebondissements judiciaires avant que Jean Frydman et le dirigeant historique de L’Oréal François Dalle (décédé en 2005) se désistent de leurs plaintes réciproques.

Jean Frydman a également joué un rôle politique en Israël. Il a notamment conseillé Yitzhak Rabin et Ehoud Barak et codirigé la campagne électorale de Shimon Peres en 1980. Fervent partisan de la paix et amoureux d’Israël, Il nous quitte et c’est encore une page d’histoire qui va s’effacer.