Israël et le Maroc renouent les liens diplomatiques

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Le royaume chérifien a normalisé ses liens diplomatiques avec Israël, sous l’égide des USA, en échange de la reconnaissance par Donald Trump de la marocanité du Sahara occidental.

Le cercle des nouveaux amis arabes d’Israël s’agrandit encore. Le royaume chérifien et l’État hébreu ont décidé de normaliser leurs relations. Le rapprochement a été négocié avec l’aide des États-Unis, qui avaient déjà joué un rôle majeur dans les accords inédits passés ces derniers mois entre Israël et trois partenaires : les Émirats arabes unis, le royaume de Bahreïn et le Soudan.

Donald Trump a veillé à sceller la réconciliation entre deux pays, qui avaient rompu les ponts au début de la deuxième Intifada en fermant les bureaux diplomatiques ouverts durant une courte période après la signature des accords d’Oslo. Le président américain a personnellement convaincu le roi Mohammed VI de l’intérêt d’une entente.

« Une autre avancée historique aujourd’hui ! », a écrit sur Twitter le président américain. « Nos deux grands amis, Israël et le Royaume du Maroc, ont accepté de normaliser complètement leurs relations diplomatiques – un grand pas en avant pour la paix au Moyen-Orient ! »

Les Etats Unis s’engagent sur le Sahara occidental

Trump a offert au monarque, avec qui il s’est entretenu par téléphone jeudi, la reconnaissance américaine de la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental. Ce territoire sahraoui est revendiqué par les indépendantistes du Front Polisario, soutenus par Alger.

Quand le Maroc a officiellement confirmé jeudi qu’il allait « reprendre des relations diplomatiques » avec Israël « dans les meilleurs délais », il a qualifié de «prise de position historique» la décision de Washington de reconnaître la souveraineté marocaine sur le territoire disputé du Sahara occidental.

En réaction, le Front Polisario, mouvement indépendantiste sahraoui, a dénoncé avec force la décision du président Donald Trump. « Le Polisario et le gouvernement sahraoui condamnent dans les termes les plus forts le fait que le président américain sortant Donald Trump attribue au Maroc ce qui ne lui appartient pas », à savoir la souveraineté sur l’ancienne colonie espagnole, a indiqué le ministère sahraoui de l’Information dans un communiqué.

L’accord entre Israël et le royaume chérifien

Cet accord béni avec le Maroc a été annoncé en Israël par Netanyahu durant la cérémonie d’allumage des bougies de Hanouka, au Kotel, en présence de David Friedman, ambassadeur des USA en Israël.

L’accord maroco-israélien prévoit l’établissement de relations diplomatiques pleines et entières ainsi que l’ouverture de l’espace aérien marocain aux avions sous pavillon israélien afin de permettre des vols directs entre Tel-Aviv et Casablanca. « Ils vont rouvrir immédiatement leurs bureaux de liaison à Rabat et Tel-Aviv avec l’intention d’ouvrir des ambassades. Et ils vont promouvoir la coopération économique entre les entreprises israéliennes et marocaines », a déclaré Jared Kushner, gendre du président américain et cheville ouvrière des précédents accords, à l’agence Reuters.

« Aujourd’hui, l’Administration a franchi une nouvelle étape historique… Le Maroc renforce ses liens de longue date avec la communauté juive marocaine vivant au Maroc et dans le monde entier, y compris en Israël. Il s’agit d’un pas en avant significatif pour les peuples d’Israël et du Maroc », a commenté le conseiller de la Maison-Blanche.

Des liens particuliers

Le Maroc a des liens particuliers avec la communauté juive. De nombreux juifs séfarades vivant en Israël ont des origines marocaines. Ils ont migré après l’indépendance du royaume. Une microsociété juive vivote toujours à Casablanca, la capitale économique. Les racines juives de l’État marocain sont reconnues par la Constitution et le roi Mohammed VI a donné en novembre son aval pour l’enseignement, dès l’école primaire, de l’histoire et de la culture juive. Il est probable que le monarque a pressé sa décision en estimant qu’il bénéficiait d’une fenêtre de tir inespérée, qui va se refermer le 20 janvier avec la fin du mandat du président sortant.

Avec lefigaro et leparisien