L’Iran accuse Israël mais sait abuser de la « diplomatie des otages »

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Une Australienne vient d’être libérée contre trois détenus iraniens. Nouvel épisode d’une stratégie sans scrupule mais efficace, coutumière des vertueux mollahs iraniens.

Kylie Moore-Gilbert devait arriver hier à Sydney, après deux ans de détention en Iran. Âgée de 33 ans, la chercheuse australo-britannique, spécialiste du Moyen-Orient, avait été arrêtée en 2018 à Qomet condamnée à dix ans de prison pour « espionnage » au profit d’Israël. Sa libération a été obtenue en échange de celle de trois Iraniens condamnés pour une tentative d’attentat à la bombe contre des diplomates israéliens, en 2012, en Thaïlande. Bangkok a accepté de les libérer, sans doute à la demande de l’Australie.

« Une épreuve longue et traumatisante »

Kylie Moore-Gilbert espionne ? Très probablement pas. Massoud Sedaghatzadeh, Mohammad Khazaei et Saïd Moradi, des terroristes commandités par Téhéran ? Très probablement oui! L’universitaire australienne, qui a évoqué « une épreuve longue et traumatisante », est la énième victime d’une « diplomatie des otages » sans scrupule. Cela fait des années que l’Iran utilise des étrangers pour arracher des concessions aux pays occidentaux avec lesquels il est en conflit.

Beaucoup de binationaux

Au moins une vingtaine, dont beaucoup de binationaux, sont détenus sous des prétextes plus que douteux pour servir de « monnaies d’échange ». C’est le cas de la chercheuse franco-iranienne Fariba Adelkhah, condamnée à cinq ans pour atteinte à la sûreté nationale. L’anthropologue de 61 ans, spécialiste du chiisme, a été arrêtée à Téhéran en juillet 2019 avec son compagnon. Roland Marchal, lui aussi chercheur, a été libéré en mars… en échange d’un ingénieur iranien arrêté à Nice et dont les États-Unis réclamaient l’extradition pour du trafic de matériel sensible.

Pour Fariba Adelkhah, les choses sont beaucoup plus compliquées. D’abord, elle possède la double nationalité ce que ne reconnaît pas Téhéran pour qui elle est uniquement Iranienne. Ensuite, la contrepartie à sa libération serait Assadollah Assadi, un diplomate iranien qui va être jugé en Belgique pour une tentative d’attentat contre des opposants iraniens en 2018. Et la justice belge n’est pas aux ordres de Paris

Alors il faudrait que ces voyous iraniens cessent de donner des leçons de morale : l’état crapule par excellence, c’est cet état de mollah sanguinaires envers leurs contestataires, et qui n’hésite pas à kidnapper des étrangers pour obtenir la libération de leurs sbires assassins et terroristes aux quatre coins du monde.

Avec ouest-france