Israël : votre odorat peut dire si vous risquez de perdre votre bébé

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Liron Rozenkranz
Environ 50% des conceptions et 15% des grossesses aboutissent à une fausse-couche, mais seul un nombre limité peut être expliqué par les médecins. Une équipe scientifique israélienne pense que l’odorat pourrait aider à percer le mystère entourant ces drames.

L’odorat un allié de la reproduction

C’est peu connu, mais de nombreux mécanismes de la reproduction humaine sont liés à l’odorat. Par exemple, ce sens joue un rôle dans la synchronisation des menstruations des femmes qui vivent sous le même toit. De plus, les odeurs corporelles des mamans qui allaitent, sont susceptibles d’influencer l’ovulation et les menstruations chez d’autres.

L’auteure principal de la recherche, Liron Rozenkrantz qui a étudié à l’Institut national Azrieli pour l’imagerie et la recherche sur le cerveau humain ainsi qu’à l’Institut Weizmann Institute of Science, (Israël) – désormais chercheuse postdoctorale au Massachusetts Institute of Technology (MIT) de Cambridge (USA) – a expliqué : « étant donné que l’odorat est associé à la reproduction humaine, nous avons émis l’hypothèse qu’il pourrait également être lié à des troubles de la reproduction. Nous avons cherché à tester l’hypothèse selon laquelle la perception de l’odorat – connue sous le nom d’olfaction – est altérée lors d’une fausse-couche inexpliquée, en particulier la perception des odeurs corporelles. »

Les chercheurs ont commencé par tester une fonction olfactive clé dans la reproduction : la capacité à identifier les partenaires par leur odeur. Ils ont demandé à 33 participantes ayant des antécédents de fausses-couches répétées et inexpliquées de sentir à l’aveugle trois pots d’odeurs corporelles : l’un contenait celle de leur conjoint, le second celle d’un inconnu et le troisième récipient était sans odeur. Le même nombre de femmes sans antécédent de fausses-couches était soumis à des épreuves similaires.

L’équipe a constaté que les patientes ayant vu plusieurs grossesses finir dramatiquement étaient deux fois plus susceptibles d’identifier correctement le “fumet” de leur conjoint que les participantes du groupe témoins.

Un meilleur odorat chez les femmes ayant eu des fausses-couches ?

Après cette découverte, les scientifiques se sont demandés si les femmes ayant eu des fausses-couches répétées, avaient un meilleur sens de l’odorat. Ils ont ainsi voulu étudier leur capacité à sentir différents effluves comme les arachides et le savon. Les participantes qui avaient connu plusieurs avortements spontanés, étaient également meilleures pour distinguer les parfums. Toutefois, l’équipe reconnaît que leur capacité était – dans le cadre de cet exercice – supérieure de “manière marginale”.

Par ailleurs, il a été demandé à 36 femmes (dont la moitié avait fait des fausses couches) d’évaluer les odeurs corporelles humées en fonction de son intensité, son caractère plaisant ou de l’attirance sexuelle ressentie. Les victimes de fausses-couches ont jugé les odeurs corporelles des inconnus plus faibles que le groupe témoin.