Audio : Aux origines du judaïsme

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Comment et où est née la religion juive ? Quelle est l’historicité des récits qui fondent les premiers temps d’une religion ? Le judaïsme est-il la première religion monothéiste ? Aujourd’hui, Le Cours de l’histoire remonte aux origines du judaïsme.

Il est impératif de choisir ses mots avec soin, surtout quand il est question de religion. Ainsi, faut-il parler de la naissance, de l’origine ou de l’invention de Dieu ? Naissance ? Certains dieux sont effectivement nés, c’est le cas en Mésopotamie, entre le Tigre et l’Euphrate, où se sont des alliances qui font naître les dieux ; chez les Grecs aussi, des dieux naissent, mais cela implique l’idée de parents. Compliqué avec un dieu unique… Parler de l’origine d’un dieu, c’est partir à la recherche de sa première apparition, de sa première manifestation, mais dans les monothéismes, Dieu est Éternel. Compliqué aussi… Quant à brandir l’invention de dieu, cela sous-tend une action de l’homme, une création mentale ensuite imposée en religion. Compliqué une fois encore du point de vue des croyants… Disons plus simplement que nous nous intéressons au fait religieux, celui qui nous plonge aux sources de l’humanité, quand des hommes et des femmes se sont mis à adorer un dieu unique, quand, pour eux : il était une fois, il n’y eu qu’une foi.

Pour en parler, nous recevrons en première partie d’émission Mireille Hadas-Lebel, historienne, professeure émérite de l’histoire des religions à Sorbonne-Université, elle est notamment l’auteur de Le peuple hébreu : entre la Bible et l’Histoire, paru chez Gallimard en 1997  :

« Moïse n’est pas vraiment une figure historique. C’est une figure majeure dans la représentation que se fait le judaïsme et les religions qui en descendent. […]. On ne peut pas attribuer à un personnage dont on ne sait rien, sur le plan historique, une invention quelconque. Mais on sait que c’est dans le peuple, qui se réclame de Moïse, qu’est née cette idée d’un dieu unique. Idée qui s’est perfectionnée au fil du temps. Moïse a pu être d’abord le dieu d’une tribu, le dieu d’un peuple qui s’est formé à partir de ces tribus, avant d’être un dieu universel, créateur du monde et qui concerne toutes les créatures et les êtres humains sur cette terre. » Mireille Hadas-Lebel

« A partir du Ier siècle avant l’ère chrétienne, il commence à y avoir des exégésès qui se transmettent d’abord oralement, avant d’être mises par écrit plusieurs siècles plus tard, lorsque l’on craindra de les perdre. Surtout, c’est durant le premier siècle qu’a été perdu le foyer spirituel du judaïsme, avec la prise de Jérusalem par les romains. Pour autant, cela ne veut pas dire que les juifs ont été brusquement exilés d’un seul coup. Il y avait déjà des juifs en diaspora car c’était une religion qui s’était répandue à travers le monde, entre autre par conversion. […]  Pour donner une unité, après cette catastrophe qui a marqué le peuple, il a fallu trouver un principe pour réunir et rassembler des nouveaux codes qui constituent un mode de vie. « Mireille Hadas-Lebel

Dans la seconde partie de l’émission, il sera question de la découverte, en 1947 sur le site de Qumrân, de manuscrits vieux de plusieurs millénaires a relancé la question des origines du judaïsme, qui a révélé l’existence d’une « Bible avant la Bible ». Pour nous en parler, Michaël Langlois, maître de conférences à l’université de Strasbourg, il a notamment codirigé Qumrân : Le secret des manuscrits de la mer Morte, éditions de la BNF 2010.

« Dans les tous premiers textes du judaïsme qui parlent des anges et notamment dans les Livre d’Hénoch, qui nous raconte le récit de la chute des anges […] on retrouve les noms des divinités du Proche-Orient ancien. C’est une façon de reconnaître l’existence de ces divinités, mais aussi de les rabaisser au rang d’anges, donc d’êtres inférieurs et surtout d’anges déchus : ils sont mauvais, il ne faut surtout pas les adorer. Un seul est digne d’être adoré : Yahvé. » Michaël Langlois

Sons diffusés :

Archives : 

  • L’exode, émission Les cent livres, ORTF, 1974
  • Témoignages d’Israël, France 3, 1976

Lectures : 

  • Lecture par Jean Topart d’un extrait de V. Hugo sur le déluge (extrait de La fin de Satan) Echos de la bible, RDF / RTF, 1957
  • Lecture par Daniel Kenigsberg d’un extrait du Livre I de l’Histoire du peuple d’Israel d’Ernest Renan, 1887, pp.42-43

Extrait de film : Le chat du Rabbin, Joann Sfar et Antoine Delesvaux, 2011

Musique : Rien ni personne de Rodolphe Burger

Générique de l’émission : Origami de Rone

Source franceculture

3 Comments

  1. la culture,  » la connaissance », perlet de separer la lie du vin. il ast temps d’interroger l’HOMME sur l’existence d’ un dien

  2. Bonne émission, surtout pour les catholiques qui n’ont aucune notion de l’origine totalement judaïque de leur religion, devenue une entreprise de pouvoir absolu, avec difficultés et embûches diverses, à force de bulles et conciles, d’excommunions, d’Inquisition et d’infaillibilité.
    Ce qui n’a pas été mentionné, sauf erreur, c’est la présence tolérée des Juifs, en pays chrétien, pour être les témoins rétifs de la mort du « rabbi » Yehosuah, et le mépris des gentils (les goyim).

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