Hijab et arme de poing : la première détective musulmane d’Israël brise les tabous

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Officier de police à la Brigade des mineurs, Sabrin Sa’adi veut non seulement être la première gradée de la police à porter le hidjab, mais aussi un modèle pour d’autres femmes arabes qui voient la police comme une option de carrière viable

Sabrin Sa’adi est née et a grandi dans le village bédouin du nord de Basmat Tab’un et a étudié à Haïfa. Après avoir obtenu son diplôme d’études secondaires, Sabrin Sa’adi s’est portée volontaire pour effectuer son service national dans la police, et a voulu s’y enrôler définitivement dès la fin de son service.

Comme il n’y avait pas de postes pour elle, musulmane pratiquante, à l’époque, elle a travaillé entre-temps en tant que directrice de vente au détail pour un magasin de vêtements à Haïfa. Puis, il y a trois ans, elle a reçu un appel téléphonique du commissaire adjoint pour le district nord de la police israélienne, Jamal Hakrush, qui lui a proposé de rejoindre les forces de polices dès l’ouverture des postes aux arabes musulmanes religieuses.

Sa’adi a sauté sur l’occasion, s’est enrôlée et a suivi une formation complète à l’Académie de police nationale de Bet Shemesh. Après avoir terminé sa formation, elle a été affectée au poste de police de Kafr Kanna, un poste nouvellement construit qui supervise les 60 000 habitants de Kafr Kanna, Tur’an, Mashhad, Al-Batuf, Hoshaya et le Kibbutz Beit Rimon.

Sa’adi est la seule Officier de police de la division des mineurs du poste, et a sous ses ordres deux jeunes inspecteurs. « J’ai grandi dans un foyer musulman religieux, ma mère est très religieuse, nous prions cinq fois par jour et portons le hijab », explique Sa’adi, qui vit avec sa famille. « Il n’y a pas d’autre femme portant le hijab qui ait jamais suivi une formation d’officier. »

Pour elle, ce n’est pas seulement une question d’accomplissement personnel mais aussi de devoir. « Je veux transmettre un message à toutes les autres femmes musulmanes religieuses comme moi », a-t-elle déclaré. « La police est un excellent cadre pour nous, c’est une structure qui vous permet de gravir les échelons, de faire vos preuves et de vous sentir l’égale de tous. »

Une ascension vers le sommet semée d’embûches

Mais le chemin vers le sommet n’a pas été facile pour elle. Avec l’admiration et les encouragements de sa famille et de ses amis, elle a dû aussi faire face à des effets collatéraux indésirables. « Lorsque je me suis enrôlée pour la première fois, j’ai reçu des menaces d’agression physique sur Facebook », dit-elle. « Je n’ai pas peur, je vis selon mes croyances et je ne fais de mal à personne. J’ai seulement peur de Dieu. »

Même aujourd’hui, Sa’adi dit qu’elle rencontre des commentaires d’autres Arabes qui ne veulent pas voir une femme arabe musulmane religieuse en uniforme de police. « C’est parce que je suis religieuse qu’ils s’attendent à ce que je reste à la maison », dit-elle.

Le chef de la police du district du Nord, Shimon Lavi, a salué l’importance du recrutement de femmes arabes, affirmant que « le district du Nord encourage le recrutement de femmes de la population arabe dans le service, à tous les grades, et à tous les postes, y compris des postes de commandements au cœur de l’organisation. »

En ce qui concerne son travail effectif, Sa’adi se concentre sur les crimes violents et sur Internet. « En tant que jeune enquêtrice, je dois constamment me perfectionner sur le plan technologique, aller de l’avant et apprendre. » Lorsqu’on lui a posé des questions sur son plus grand rêve, elle a répondu que c’était « d’aller sur le Hajj à La Mecque en tant que premier officier de police israélien« .

Eh oui, c’est aussi cela l’apartheid en Israël, et c’est Sabrin Sa’adi qui devrait l’expliquer aux BDS connards de tous les pays….

Line Tubiana avec ynet