Nathan, jeune Français étudiant dans une yeshiva de Tel-Aviv, doit se rendre à Eilat, station balnéaire du sud d’Israël, pour l’enterrement de vie de garçon de l’un de ses meilleurs amis. Avant de partir, il accepte de se rendre à un rendez-vous arrangé par sa tante, afin d’y rencontrer une jolie jeune femme aux yeux bleus, juive orthodoxe comme lui.
Forcément, quand Nathan se retrouve, dans la villa de vacances, nez à nez avec la strip-teaseuse « commandée » par l’un des garçons du groupe pour le futur époux, il apprécie moyennement la situation. Mais un événement inattendu va changer totalement le cours de la soirée. C’est là le grand talent du film, qui nous amène sur des pistes surprenantes, entre dissection tendre et humoristique du passage à l’âge adulte, buddy movie (littéralement, « film de copains » ou « film de potes » en français) et chronique dramatique.
Avec ce film sensible qui ose confronter différents genres, Noé Debré, scénariste qui a notamment collaboré avec Thomas Bidegain (il a coécrit Les Cowboys et, plus récemment, Selfie ou Dheepan, réalisé par Jacques Audiard), se fait une place prometteuse aux côtés de ses pairs.
Qui êtes-vous ? (état civil, âge, signes particuliers)
Noé Debré, la trentaine, aucun signe particulier. Banalité absolue.
Votre parcours avant ce film ?
J’étais un élève prometteur au lycée, et puis j’ai tout gâché en me lançant dans le cinéma.
Pourquoi ce court aujourd’hui ? C’est la rencontre de deux récits. Un roman (pas encore publié) écrit par Raphaël Hayoun, qui y raconte des rencontres arrangées dans la communauté orthodoxe en Israël. Et une idée de situation avec une strip-teaseuse à un enterrement de vie de garçon, qui sort tout droit de mon imagination malade.
Citez trois cinéastes ou trois films qui vous ont donné envie de faire du cinéma, qui vous ont influencé ?
Sur ce film en particulier, il y a Hirokazu Kore-eda, notamment Tel Père, tel fils et Still Walking. Pour la grâce et la discrétion absolue de sa mise en scène. Et Toni Erdmann, de Maren Ade, bien sûr, pour la modernité des situations, la capacité à marier drame et comédie sans atténuer ni l’un ni l’autre.
Quelle est votre profession, court métragiste ?
Malheureusement pas. Pour me nourrir et rembourser mon emprunt immobilier, j’écris des films et des séries.
Après le court, forcément le long ?
Après le court, j’ai fait un autre court, encore en post-production. J’adorerais continuer à faire des courts mais je sens bien que mon producteur, Benjamin Elalouf, s’impatiente. Alors j’ai commencé à écrire un long.
Votre histoire avec Clermont ? (déjà venu ? première fois ? anecdotes croustillantes ?)
J’y ai présenté mon premier court, Le Septième Continent. J’étais aussi venu, il y a très longtemps, en tant que spectateur. Je me souviens d’avoir vu un court métrage américain à l’époque, qui s’appelait K7, que j’avais adoré et que je n’ai jamais pu retrouver… Voilà, je jette cette bouteille à la mer.
Le meilleur court métrage de ces dix dernières années ?
Hotaru, de William Laboury.
Le meilleur court métrage de tous les temps ?
Tout le monde doit dire La Jetée, alors je dis Nuit et Brouillard.
Source telerama