75 ans après ils retrouvent la trace de leur aïeul, exécuté par les nazis en 1944

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C’est après être tombé sur un article de France Bleu Périgord que Jean-Jacques Ruttner a retrouvé la trace de son grand père, juif et résistant, exécuté en Dordogne pendant la Seconde guerre mondiale. La fin de cinq ans de recherches pour une famille qui a enfin pu se recueillir au cimetière.

Après cinq ans de recherches, la famille Ruttner a enfin retrouvé Mendel, l’aïeul exécuté par les nazis pendant la Seconde guerre mondiale. Jusque-là personne ne savait ce qui était arrivé à cet alsacien, si ce n’est qu’il faisait partie des victimes de l’antisémitisme. C’est en tombant sur un article de France Bleu Périgord que Jean-Jacques Ruttner a pu boucler la boucle.

Le travail d’un chercheur périgourdin

Le 27 mars 1944, la tuerie des rivières Basses à Sainte-Marie-de-Chignac, fait 23 morts. Des résistants et des juifs, emmenés en Dordogne par les nazis depuis la prison de Limoges. Un détachement de la division Brehmer venait venger l’attaque d’un convoi allemand par la résistance un peu plus tôt. Mais 75 ans après, l’identité de cinq des victimes était encore inconnue. C’est là qu’intervient l’archiviste Bernard Reviriego. Grâce à ses recherches, toutes les victimes ont retrouvé leur nom, leur identité. 

Un article est alors publié par France Bleu Périgord, pour annoncer qu’une nouvelle stèle va être installée. Mais surtout pour retrouver les descendants de ces cinq victimes. C’est là l’essentiel du travail réalisé par Bernard Reviriego. Le chercheur estime qu’il travaille avant tout « pour ces descendants ou proches des victimes de la barbarie ».

Trois clics sur internet

Dans le même temps, cela fait près de cinq ans que Jean-Jacques Ruttner recherche son grand-père. Jusque-là il avait réussi à obtenir quelques informations en contactant le mémorial d’Auschwitz, où il pensait que son aïeul était décédé. C’est seulement quelques jours après la publication de notre article qu’il apprend que celui-ci est en fait mort à Sainte-Marie-de-Chignac et que son nom est devenu Sikove (diminutif de Sikovitch le nom de sa grand-mère, ndlr).

« Je me rappelle avoir recherché sur internet les mots 1944, mort, Sainte-Marie-de-Chignac », raconte Jean-Jacques Ruttner. C’est alors qu’il découvre l’article qui annonce que les cinq victimes inconnues ont été retrouvées. Parmi elles, sont grand-père : Mendel Sikove. « C’était complètement improbable ! », s’étonne encore le père de famille parisien.

L’apaisement

Après avoir pris contact avec le chercheur à l’origine de la découverte, la famille Ruttner décide de venir en Dordogne. C’est ainsi que Jean-Jacques, sa compagne Nathalie, et leurs trois enfants ont enfin pu venir se recueillir au cimetière de Sainte-Marie-de-Chignac, où repose leur grand-père et arrière grand-père. « J’ai vu mon père, ma grand-mère, terminer leur vie sans savoir où il était ! précise, ému, Jean-Jacques. Alors maintenant, savoir qu’il est là, c’est très fort pour nous tous ».

« On a enfin un lieu où se recueillir », conclut Jean-Jacques Ruttner. Dans ses bras, on entend sa fille ronfler. « Elle ne s’endort jamais aussi bien dehors ! », précise-t-il. L’homme y voit un symbole : enfin sa famille est apaisée. Tous repartent le cœur plus léger vers Paris avec la promesse de transmettre l’histoire de Mendel Sikove.

Source francebleu