L’islam politique en France vient de créer son icône. Une maman humiliée devant son enfant en pleurs qu’elle serre contre son sein, ses cheveux masqués par un foulard, objet de l’horrible stigmatisation dont elle serait victime.
C’est Julien Odoul, élu du Rassemblement national, qui a offert sur un plateau ce nouveau symbole de « l’islamophobie » aux islamistes qui n’en espéraient pas tant, le 11 octobre dernier. Réclamant à cor et à cri qu’une mère accompagnatrice de sortie scolaire voilée quitte l’enceinte du Conseil régional de Dijon, il a déclenché une vague d’indignation et de soutien à la « maman voilée », Fatima E. Son fils blotti contre elle, son visage bouleversé, la mater dolorosa est trop belle. Déjà les dessins et les reproductions fleurissent sur les réseaux sociaux.
Victime idéale, une martyre de « l’intolérance laïcarde »
Faut-il être idiot comme un élu du RN pour ne pas voir que cette défense de la République, intenable sur le fond comme sur la forme (la femme voilée n’est pas interdite au sein du public dans une enceinte de la République), allait faire de Fatima E. une victime idéale, une martyre de « l’intolérance laïcarde » et républicaine incarnée par le Rassemblement national. Contrairement aux vrais républicains de ce pays, le Rassemblement national ne brandit la laïcité que pour l’instrumentaliser à son profit quand cela l’arrange. Rappelons que le FN en 2004 avait refusé de voter la loi contre les signes religieux.
Récupérée dans les heures qui ont suivi l’incident par le Collectif contre l’islamophobie en France (CCIF), association proche des Frères musulmans, Fatima E. joue la carte de la victimisation, stratégie destinée à fondre les musulmans dans le communautarisme. « Ils ont détruit ma vie », affirme-t-elle. Mon fils, « qui fait des cauchemars », a été pris en charge « par une psychologue du CCIF ».
D’ores et déjà, deux plaintes, l’une pour « violences en réunion par personnes dépositaires de l’autorité publique sur mineur et majeur à caractère racial » et l’autre pour « provocation publique à la haine raciale par des élus », ont été déposées par Me Sana Ben Hadj Younes, avocate du CCIF.
On regrette cette « hystérisation » créée par Julien Odoul autour de la mère voilée lors des sorties scolaires car, à tête reposée, la question mérite d’être posée. Beaucoup d’enseignants réclament une clarification. Certains militants laïcs, comme Caroline Fourest, prêchent pour le statu quo pour ne pas enflammer le débat. D’autres a contrario constatent que la question ne fait que se politiser et s’envenimer et qu’il faudrait reprendre la circulaire Chatel (qui interdit les signes extérieurs y compris pour les accompagnants), circulaire que Najat Vallaud-Belkacem avait supprimé en son temps.
Comme l’a affirmé Robert Badinter dans C l’hebdo, « Je pense que quand on accompagne des enfants (en sortie scolaire) de confessions différentes, on ne met pas un signe religieux aussi ostensible celui-là (le voile) […] Ça n’est pas illégal, mais ça n’est pas, à mon sens, de bonne volonté de vivre ensemble. »
Le showbiz au secours de l’islam politique
Dans une tribune publiée par Le Monde le 15 octobre, 90 personnalités, stars du showbiz ainsi que figures décoloniales ou indigénistes proches de l’islam politique, n’hésitent pas à s’attaquer au principe de laïcité en accusant non seulement le RN mais également « des membres de la droite et de la gauche dites républicaines » de « stigmatiser les musulmans, et en premier lieu les femmes portant le voile, souvent “au nom de la laïcité” ». Phrase déshonorante et honteuse qui fait des républicains attachés à la défense de la laïcité des racistes.
Tous ces signataires, idiots utiles de l’islamisme, confondent l’ensemble des femmes musulmanes avec les femmes voilées, qui sont souvent, que cela fasse plaisir ou non, des militantes de l’islam politique. Elles savent ce que signifie ce voile. Elles savent qu’ailleurs on est persécuté quand on ne le porte pas, elles veulent affirmer une identité supérieure. Soit. Arrêtons d’en faire des victimes. Les victimes sont celles qui ne peuvent pas ne pas le porter.
Dans cette même tribune du showbiz, Jean-Michel Blanquer est pris à partie pour avoir osé dire que « le voile n’est pas souhaitable dans notre société ». Doit-on comprendre que le modèle de société appelé de leurs vœux par Mathieu Kassovitz, Kev Adams, Tonie Marshall, Géraldine Nakache ou Dominique Farrugia est celui d’une France où la femme voilée est souhaitable ? Que la rétrogradation des femmes à un statut inférieur aux hommes, au nom de la pudeur, est souhaitable ? Que la France, patrie des Lumières et des droits universels des femmes, pays de l’égalité entre les sexes, doit se soumettre à ce modèle souhaitable ?
Tout ce showbiz confondu dans une même instrumentalisation… C’est à pleurer. Ou à rire, lorsqu’on voit dans la liste des signataires Omar et Hélène Sy, belles âmes donneuses de leçon au ministre français de l’Éducation, installés quant à eux aux États-Unis pour échapper au fisc, un vrai acte républicain et patriotique comme chacun sait.
Mais il y a pire dans l’abject
Au chapitre de l’amalgame et de la confusion obscène des images, on a vu passer ces derniers jours, sur les réseaux sociaux, des commentaires et des images comparant la situation des musulmans en France avec celle des juifs dans les années trente, voire même sous l’Occupation.
Petit rappel à tous ceux, dans le showbiz ou ailleurs, qui seraient prêts à reprendre cette analogie infamante.
- On stigmatisait les juifs en leur imposant l’étoile jaune. Les musulmans sont libres en France de porter le foulard ou pas. C’est un choix.
On n’oblige pas les musulmans à inscrire leur religion sur leur carte d’identité. On ne leur interdit pas la fonction publique, l’enseignement. On ne saccage pas leurs magasins. - En France il n’y a pas de racisme d’État, on peut critiquer une religion, depuis Voltaire, et on combat le racisme, qui vise les personnes. Ce sont les indigénistes et les décoloniaux, proches de l’islam politique, qui n’ont que la race et la communauté à la bouche et qui veulent cloisonner ethnies et religions.
- L’islam politique, qui a fait du foulard son emblème, est proche de la mouvance des Frères musulmans. Cette confrérie d’inspiration fasciste stigmatisait les communautés juives et chrétiennes vivant en pays musulmans. Elle était proche des nazis. Son idéologue, Said Qutb, s’est fortement inspiré des thèses antisémites nazies.
- Ce sont les juifs qui sont tués aujourd’hui en France parce qu’ils sont des juifs. Pas les musulmans.
- Les 11 juifs tués en France parce que juifs depuis 2006 l’ont été par des islamistes.
Après deux années de baisse en 2016 et 2017, le nombre de faits à caractère antisémite a fortement augmenté en 2018. 541 faits ont été constatés l’an dernier contre 311 en 2017, soit une augmentation de 74 %. Parmi ces 541 faits, 183 actions antisémites ont été recensées (81 concernent des violences, des tentatives d’homicide et un homicide ; 102 concernent des atteintes aux biens) et 358 menaces à caractère antisémite ont été dénombrées.
Les actes antimusulmans atteignent en 2018, avec 100 faits, leur plus bas niveau depuis 2010.
Pendant ce temps-là en Iran, en Algérie, au Maroc, des femmes se battent pour ôter leur voile, se postent tête nue sur les réseaux sociaux, prennent des risques pour s’extraire des normes restrictives, s’affranchir de l’étouffement de la société régie par la charia. Par solidarité, des hommes postent leur photo, la tête couverte d’un foulard.
Va-t-on les traiter d’islamophobes ?