Cinq choses à savoir sur le milliardaire juif russe Mikhaïl Fridman

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Photographer: Riccardo Lugermad.+44(0)7507660395.info@lugermad.com.
De batailles épiques en gros coups, l’homme d’affaires russe Mikhaïl Fridman s’est hissé depuis le chaos de la fin de l’URSS jusqu’au podium des hommes les plus riches du monde, à la tête d’un empire allant des hydrocarbures à la banque, en passant par les télécoms.

Voici cinq choses à savoir sur ce magnat poursuivi en Espagne pour des actes présumés frauduleux ayant mené à la liquidation d’une compagnie locale.

De la débrouille aux milliards

Né en 1964 dans une famille juive de Lviv, aujourd’hui dans l’ouest de l’Ukraine, Mikhaïl Fridman est diplômé d’une université technique de Moscou. Aujourd’hui divorcé et père de quatre enfants, il possède les nationalités russe, ukrainienne et israélienne mais vit principalement à Londres.

Il cultive la légende de son sens inné de la débrouille et du business en racontant comment, lorsqu’il était étudiant, il a établi son « premier monopole » en vendant des places de théâtre.

Il est aujourd’hui classé 7e fortune de Russie et 79e fortune mondiale par le magazine Forbes, avec un patrimoine de 15,4 milliards d’euros.

Ni trop près, ni trop loin du pouvoir

Mikhaïl Fridman a bâti sa fortune pendant les années du président Boris Eltsine. Il fait partie du « groupe des sept banquiers » qui assurent sa réélection en 1996. Il est parmi les seuls dont l’empire a survécu aux turbulences des années 1990 et 2000, avant et après la chute de l’empire soviétique.

S’il ne fait pas partie du premier cercle du président actuel Vladimir Poutine, il est sorti relativement indemne de la mise au pas des oligarques à son arrivée au pouvoir. Ses activités connaissent même une forte croissance sous l’ère Poutine.

En 2018, il est inclus dans une liste du Trésor américain de personnalités des mondes économique et politique réputées proches du Kremlin, sans pour autant faire l’objet de sanctions.

Ingérence russe aux Etats-Unis

Son nom, ainsi que celui de ses deux associés cofondateurs d’Alfa Bank, figurent dans un dossier controversé rédigé par l’ex-espion britannique Christopher Steele, semblant attester d’une ingérence russe dans la campagne électorale américaine de 2016.

Il a été utilisé par le FBI dans le cadre de son enquête sur les soupçons de collusion entre l’équipe du président Donald Trump et la Russie pour aider à son élection.

Le trio de banquiers a porté plainte en diffamation aux Etats-Unis contre l’auteur du rapport et contre le site d’informations Buzzfeed, qui l’a publié. Leur plainte a été rejetée en 2018.

Poigne de fer

Derrière son air bonhomme et son visage poupin, il s’est taillé une réputation de dur à cuire aux méthodes musclées. Il est connu notamment pour avoir mené d’épiques batailles commerciales. Un spectaculaire bras de fer avec le géant pétrolier britannique BP, au sujet de leur coentreprise TNK-BP, s’achève en 2008 sur la fuite de Russie de son PDG, Robert Dudley, dans des conditions difficiles.

Fridman a par la suite investi dans le groupe d’hydrocarbures allemand DEA, qui a fusionné cette année avec Wintershall, donnant naissance à un nouveau groupe pétrolier avec l’ambition de concurrencer les géants Shell, Total et BP.

Vaste empire

Par le biais de son fonds LetterOne basé au Luxembourg, son empire russe et occidental s’étend de la finance aux télécoms, de la santé à la distribution en passant par le pétrole. Il est notamment le co-fondateur d’Alfa Bank, devenue la première banque privée russe.

Il contrôle X5 Retail Group, un des premiers groupes russes de grande distribution et a racheté en mai, via une OPA hostile, la chaîne de supermarchés espagnole Dia en grande difficulté et dont il était déjà le principal actionnaire.

Par l’intermédiaire de LetterOne, il a aussi investi 200 millions de dollars dans le service de transports Uber en 2016. Mais aussi dans la start-up française de télévision Molotov. Il a par ailleurs développé une importante activité de mécénat en soutien à la communauté juive en Russie.

« Je suis fort pour gagner de l’argent mais pas pour le dépenser, donc je n’ai pas de voitures, de maisons, de bateaux, etc. », déclarait-il en 2016 à un journal en ligne du quartier londonien de Hampstead, où il a acheté… un manoir estimé à 70 millions d’euros.

Source boursorama