Le parvis de l’Opéra de Vichy lié à jamais au nom de Simone Veil

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Pierre-François Veil, le fils de l’ancienne ministre d’Etat et première présidente du Parlement européen, a dévoilé, ce mercredi matin, la plaque portant le nom de sa mère. Une autre cérémonie, rendant hommage aux Justes parmi les Nations, avait eu lieu dans le parc Kennedy, quelques minutes auparavant.
Deux plaques dévoilées. Un même esprit. Celui de rendre hommage à ceux qui ont combattu l’horreur de la Shoah. Au cours d’une cérémonie en deux temps, le maire de Vichy, Frédéric Aguilera et Pierre-François Veil ont dévoilé, ce mercredi matin, une plaque baptisant la promenade haute du parc Kennedy « Allée des Justes parmi les Nations » et une autre donnant au parvis du Palais des Congrès-Opéra le nom de Simone Veil.

Une double inauguration qui n’est pas étrangère à la présence dans la cité thermale du fils de Simone Veil, lui qui a indiqué ne pas pouvoir se déplacer à chaque fois qu’une commune décide de baptiser un lieu, une rue ou une école du nom de sa mère.

« Maman aurait été particulièrement heureuse que, le même jour, son nom soit associé à celui des Justes parmi les Nations », a observé Pierre-François Veil. S’il a donc reconnu qu’il ne se rendait que rarement à de telles inaugurations, celui qui est aussi le président du comité français pour Yad Vashem a expliqué qu’il répondait positivement dès lors que les lieux avaient « une importance particulière ».

Dévoiler une plaque Simone-Veil, tout près de la salle où les parlementaires de la IIIe République ont, à une très forte majorité, soutenu Philippe Pétain, dans une ville où le Gouvernement en fuite a choisi de s’installer en 1940, avait évidemment une portée symbolique.

« La vie a été injuste à l’égard de Vichy en rendant à tort la ville responsable de cette période de l’Histoire pour ne pas trop parler de l’Etat français », a rappelé Pierre-François Veil, rejoignant ainsi le discours prononcé quelques instants plus tôt par Frédéric Aguilera.

Sans nier que « c’est de Vichy qu’émergèrent les lois d’exception « portant statut des Juifs » », le premier magistrat a également souligné que « c’est aussi à Vichy que se leva la première résistance institutionnelle, par le refus de 80 parlementaires d’accorder les pleins pouvoirs constituants à Philippe Pétain ».

Combien de Justes inconnus ?

La mobilisation des cinq Vichyssois, reconnus Justes parmi les Nations, mais aussi de toutes celles et ceux, inconnus, qui ont sauvé au péril de leur vie des familles juives de la persécution, n’est pas à oublier non plus. Elle est désormais gravée sous un marronnier du parc Kennedy.

Et Frédéric Aguilera d’ajouter : « Donner au parvis de notre plus beau bâtiment le nom de Simone Veil, que tout oppose au régime de Pétain, c’est affirmer l’échec des idéologies de haine et la victoire de la République. »

Cette double inauguration est allée droit au cœur de Pierre-François Veil, lequel a tenu à conclure par des remerciements au nom de sa famille et celle qu’il appelle toujours « maman ». « Vous avez manifesté une très grande compréhension de ce qu’elle était, de ce qu’elle voulait et du message qui était le sien. »

Olivier Rezel 

Source lamontagne