Les célébrations de Justes en France dans quelques villes

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La mémoire des victimes des crimes racistes et antisémites commis par l’État français sous l’occupation, mais aussi celle des Justes de France qui leur sont venus en aide au péril de leur vie, ont été célébrés un peu partout en France ce 21 juillet 2019.

A Nancy, hommage devant le lycée Cyfflé

Ce 21 juillet les drapeaux tricolores et les uniformes ne sont pas tant là pour glorifier l’État que pour rappeler son rôle bien établi dans les atrocités antisémites commises en France et par la France, sous l’occupation. Si ce constat rassemble aujourd’hui l’immense majorité de la classe politique, le président de la communauté juive de Nancy, Alain Lefebvre, a tenu à rappeler que cela n’avait pas toujours été le cas. Jusqu’au discours du président Chirac du 16 juillet 1995, l’État français n’avait en effet jamais reconnu sa responsabilité propre dans la persécution des juifs.

« Dans un même mouvement, la Nation se souvient des Martyrs et des sauveurs […] Même dans la tragédie, il y eut des Justes, il y eut des flambeaux d’humanité », a écrit la secrétaire d’État auprès de la ministre des Armées, Geneviève Darrieussecq, dans sa lettre lue par Morgan Tanguy, le directeur de cabinet du préfet. « Certains ont été sauvés par leur voisin, leur boulanger, leur curé… Des gens qui encore aujourd’hui considèrent que ce qu’ils ont fait était normal et n’avait rien d’héroïque », raconte Alain Lefebvre avant de louer le courage des sept policiers nancéiens qui, lors de la rafle manquée du 19 juillet 42 , avaient sauvé près de 350 juifs. Cinq d’entre eux ont été reconnus Justes parmi les nations.

Ollioules honore ses Justes

C’est dans le plus grand recueillement qu’a été organisée dimanche 21 juillet, place Marius Trotobas, père et fils, une cérémonie dans le cadre de la Journée Nationale à la mémoire des victimes des crimes racistes et antisémites de l’Etat français et d’hommage aux « Justes » de France.

Après l’audition du chant des Marais, enregistré par l’ensemble polyphonique d’Ollioules, Monsieur Moha, président de la Communauté Juive Unie de la Seyne sur Mer et du Var Ouest, a rappelé « qu’entre 1940 et 1944, 75721 juifs de nationalité française ou étrangères, dont 8000 enfants, furent déportés depuis la France. Le bilan de cette extermination programmée est effroyable: seuls 2000 juifs parmi les déportés de France survivront à l’enfer des camps. Les Justes de France auxquels nous rendons hommage aujourd’hui, illustrent l’honneur de notre pays qui, grâce à eux, a retrouvé le sens de la fraternité, de la justice et du courage.(…) Pour la plupart, ils étaient des Français « ordinaires ».

Le maire Robert Bénéventi a indiqué dans son allocution « qu’il avait souhaité que la cérémonie ait lieu devant l‘ex-l’hôtel Carbonnel, devenu aujourd’hui l’espace Pierre Puget, lieu chargé d’histoire qui a connu l’installation de la Kommandantur Marine pendant la période de l’occupation. Il a évoqué le courage des nombreux résistants ollioulais et des villageois qui au-delà des différences de confessions ont su protéger leurs voisins et éviter qu’ils aillent grossir la cohorte des déportés.

Une cérémonie pour les Justes de France à Privas

Dimanche 21 juillet, la Ville de Privas a rendu hommage aux Justes de France à l’occasion d’une cérémonie pour la Journée nationale à la mémoire des victimes des crimes racistes et antisémites de l’État français. Des représentants de la Ville, du Département, de la communauté juive, des anciens combattants et le député (PS) Hervé Saulignac étaient présents.

Après un discours du sous-préfet de Tournon, Bernard Roudil, «pour ne pas oublier» les crimes commis entre 1940 et 1944, des gerbes ont été déposées devant la stèle des Justes parmi les nations, avenue du Vanel à Privas. Le 26 août 1942, des juifs réfugiés en Ardèche avaient été rassemblés en vue de leur déportation en Allemagne.

Hommage aux « Justes de France » à Annecy

A Annecy, la cérémonie a réuni, square des Martyrs de la Déportation, la communauté juive représentée par Philippe Moos et le rabbin Suissa, entourés des autorités civiles et militaires.

« Qu’avec ce souvenir, nous soyons capables de produire le meilleur (…) C’est un combat qu’il faut mener sans cesse contre l’ignorance, le racisme, l’antisémitisme et le négationnisme » a martelé la secrétaire d’Etat auprès de la ministre des Armées, par l’intermédiaire du préfet de la Haute-Savoie.

Line Tubiana avec estrepublicainouest-varledauphine et ledauphine