Pierre Delbos, reconnu Juste parmi les nations à titre posthume

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La médaille des « Justes parmi les Nations » a été remise à titre posthume à René Delbos pour son oncle Pierre Delbos le 6 juin en présence de ses proches, pour avoir sauvé une famille juive de la barbarie nazie pendant l’Occupation.

Pierre Delbos, divorcé, était fermier et habitait route de Boutonnet au hameau de Niac, sur la commune d’Ayrens, à une quinzaine de kilomètres d’Aurillac en Auvergne. Il a sauvé Maurice Konski, sa soeur Léa Konski née le 30 mars 1926, leur mère Eta Konski et sa nièce Raymonde.

Le sauvetage d’une famille

En 1942, Ruchla Apfelbaum trouve un passeur pour envoyer sa fille Raymonde en zone non occupée. Elle est accompagnée de sa jeune tante Léa Konski âgée de 16 ans. Après être passées à Dijon, elles se retrouvent à Niac, commune d’Ayrens, à une quinzaine de kilomètres d’Aurillac en Auvergne chez Monsieur Pierre Delbos, un fermier. Pierre Delbos était alors divorcé. Il habitait une ferme dans le hameau de Niac. Pierre Delbos a accueilli chaleureusement Raymonde et Léa. Il leur a laissé son lit et est allé dormir dans la grange. Puis Etta Konski, la grand-mère maternelle de Raymonde est venue avec son fils, l’oncle Maurice Konski.

Pierre Delbos a tout fait pour rendre la vie le plus agréable possible pour ces quatre personnes. Raymonde se souvient qu’elle restait le plus souvent dans la ferme sans sortir pour ne pas  être vue des voisins. Il n’a pas été question de compensation financière pour leur séjour. Les quatre personnes sont restées à la ferme jusqu’au mois d’août 1944. Ils ont alors rejoint une tante, Sarah Konska, une sœur de la mère de Raymonde qui était cachée à Aurillac. Ruchla Apfelbaum est venue à Aurillac chercher sa fille qu’elle n’avait pas vue pendant près de trois ans.

L’après-guerre

Après la guerre, Pierre Delbos ne parle pas de ce qu’il a fait, même si dans le hameau de Niac, qui compte une dizaine de maisons, tout le monde était au courant. Des années durant, il se rend régulièrement chez Maurice Konski, à Paris,  . « Je me souviens que quand il venait, c’était comme si le bon Dieu était là, sourit aujourd’hui Laurence Scebat, la fille de Raymonde qui doit ça vie à Pierre Delbos. Il repartait dans le Cantal avec une valise de costumes que Maurice, qui était tailleur, lui donnait. Des costumes qu’il n’a jamais portés à la ferme… »

Il y a quelques années, Raymonde confie à sa fille Laurence vouloir rendre hommage à celui qui l’a sauvée. L’été 2016, Laurence Scebat contacte René Delbos. Elle souhaite monter un dossier pour que son oncle soit reconnu Juste parmi les nations par Yad Vashem. La reconnaissance est arrivée en janvier 2018.

La cérémonie s’est déroulée le 6 juin, en la mairie de Boulogne-Billancourt. Présidé par le maire Pierre-Christophe Baguet, l’émouvante cérémonie a notamment réunit Haim Korsia, Grand Rabbin de France, Delphine Gamburg, ministre conseiller auprès de l’Ambassade de France en Israel, le sous-préfet Philippe Maffre, des représentants de la communauté israélite, des anciens combattants et des enfants de l’école Rambam.

Aujourd’hui en France, 4 088 personnes se sont vues accorder le titre de Juste pour avoir sauvé des juifs, au péril de leur vie