Vidéos : l’antisémitisme en France, deux témoignages glaçants

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Depuis le début des années 2000, les actes antisémites ont été ont été multipliés par cinq. On en recense en moyenne 500 chaque année. En février 2019, les Français ont découvert, stupéfaits, des portraits de Simone Veil barrés d’une croix gammée. Témoignages de victimes.

Le témoignage de Rose, harcelée à la fac de médecine

A la rentrée 2017, Rose est en deuxième année de médecine à la faculté de Bobigny. Son nouveau groupe d’amis pratique, dit-elle, « un humour noir, sur les Portugais, les Noirs, les musulmans, les homosexuels, les Juifs, les migrants… » Sur les réseaux sociaux, dans des discussions privées, les clichés antisémites (comme « Rien n’est gratuit chez les Juifs ») vont bon train.


Pour certains, ils seraient au fil des mois devenus une obsession. Jusqu’à établir un classement des « bons » et des « mauvais » Juifs. « Ça me fait penser à ce qui se passait sous l’Allemagne nazie, commente Rose. Lorsqu’on répertoriait les Juifs, et qu’après on les envoyait dans les camps parce qu’on avait des listes de Juifs. Là, ils sont en train de faire une liste de Juifs. »

Clichés antisémites et « classement » sur les réseaux sociaux

Rose dit stop. Selon elle, on l’accuse de manquer d’humour et de ne pas comprendre le second degré. Elle affirme qu’un jour, l’une de ses camarades l’a accueillie par un salut nazi. Elle prend ses distances avec le groupe. Quelques mois plus tard, elle va découvrir que ces « blagues » ont pris une tournure encore plus inquiétante.

Lors de l’organisation du week-end d’intégration 2019, sur un fil de discussion, l’un des étudiants propose comme thème « les Juifs vs les nazis« . Un autre surenchérit en choisissant son rôle : « Je suis Hitler, c’est réservé. » Sur un photomontage figurant une affiche pour l’événement, « la présidente du week-end grimée en soldat nazi, et la photo d’un étudiant juif brûlant dans des flammes ».

Thème du week-end d’intégration : « les Juifs vs les nazis »

« Je ne comprends pas comment on peut rire de six millions de Juifs assassinés, s’indigne Rose, au bord des larmes. Je ne comprends pas comment on peut nous classer comme des animaux. On ne fait pas ça en 2019, dans une faculté de médecine. On vient tous de milieux favorisés, donc on n’est pas dans l’ignorance. J’estime qu’à aucun moment ça ne peut être une forme d’humour. »

Rose a choisi de briser la loi du silence. Elle a porté plainte contre huit de ses camarades. Elle dit avoir été mise à l’écart, et a changé d’université. Suite à sa plainte, un seul des étudiants a été sanctionné par une commission disciplinaire. Les autres ont bénéficié d’un non-lieu de la part de l’université, qui considère que ces messages appartiennent à la sphère privée. Rose s’est constituée partie civile pour que soit ouverte une nouvelle enquête. Le harcèlement en ligne, aggravé d’antisémitisme, est passible de prison.

Croix gammée sur la porte, menaces de mort

En février 2019, qu’Olivier Feldman et sa famille ont été pris pour cible parce qu’ils sont juifs. Dans cette banlieue parisienne paisible où ils vivent depuis quinze ans, c’est la première fois qu’ils sont menacés. « Lundi soir, ma fille rentre du lycée, raconte-t-il à « Envoyé spécial ». Elle ouvre la porte et elle m’interpelle. On a découvert une croix gammée juste en dessous de la mezouzah. »

Sous ce petit morceau de parchemin censé protéger les foyers juifs, le symbole nazi (tracé à l’envers). « Ça m’a glacé le sang, tout de suite. On s’est pris une énorme claque dans la figure, et ça m’a mis K.-O. pendant une bonne heure, le temps de réagir. » Prévenue, la police vient aussitôt relever les empreintes.


Deux jours plus tard, c’est une lettre anonyme qui terrifie toute la famille. Elle est adressée à la fille d’Olivier, 16 ans. Voici ce qu’elle dit : « T’es juive, t’es une sous-race de merde qui sert juste à piller la France, notre France, pas la tienne. (…) 1939 est pas fini, Hitler est pas mort. Il vit dans nos cœurs et toi t’es juste destinée à être comme tes putains d’ancêtres, gazée. (…) Ce soir on ira prier à ta mort. » En guise de signature, une croix gammée et « Vive Hitler ». La fille d’Olivier est menacée de mort. Elle fond en larmes, ses parents sont effondrés.

« Ça fait mal, parce que moi, dans mon enfance, j’ai été bercé par ces mots-là, se rappelle Olivier. C’est des mots que j’ai entendu raconter par mes grands-parents, qui ont vécu la Shoah, et qui ont vécu ça. On a l’impression d’entendre ce qui s’est passé il y a soixante-dix ans et on se dit : ‘Quand est-ce que ça va finir ?' »

La police a pris l’affaire très au sérieux. Une enquête est en cours. Depuis le début des années 2000, on recense en moyenne 500 actes antisémites chaque année.

Oui mais en même temps, ce pourri d’Alain Soral bénéficie de la mansuétude du parquet! Les lois doivent enfin être strictement appliquées tout comme les verdicts rendus.

Source franceinfotv et franceinfotv