«Unité 8 200» de Dov Alfon, un polar israélien à ne pas rater

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Ancien officier des services de renseignement israélien, Dov Alfon nous balade de Paris à Tel-Aviv dans un roman aussi dense que trépidant. Unité 8200, qui a fait un carton en Israël est déjà traduit dans douze langues.

Les producteurs de Hatufim (la série israélienne qui a inspiré Homeland) ont acheté les droits de ce livre-là et, franchement, s’ils n’en font rien c’est à désespérer de tout. Entre roman d’espionnage et roman policier, Unité 8 200 joue avec tous les codes du genre à un rythme effréné. En vingt-huit heures chrono, entre Paris et Tel-Aviv, une course-poursuite engagée par des tueurs chinois contre un hacker israélien d’origine russe issu de la mystérieuse unité 8 200 va mettre sur les dents un officier israélien beau et désabusé mais incapable de résister aux makrouds de sa maman, une jeune espionne israélienne canonissime… et même un vieux commissaire français de la PJ que l’on croirait calqué sur le commissaire Maigret.

L’enfance française de  Dov Alfon


Dov Alfon, 58 ans, a vécu en France jusqu’à l’âge de douze ans. « A cette époque, mes parents ont connu un épisode antisémite et ils se sont dit, ce n’est pas possible, on part en Israël. Exit donc le lycée Henri IV. Je suis allé à l’école puis réserviste, et à l’âge de 21 ans je me suis retrouvé officier à la tête d’un budget équivalent à cinq millions de dollars! » Deux ans plus tard, il rejoint les bancs de l’école hébraïque et se lance dans l’écriture.

Ce sera le premier chapitre d’Unité 8200 même s’il ne le sait pas encore. « Je l’ai mis de côté ne sachant pas trop quoi en faire. Et puis je l’ai ressorti après toutes ces années, et le premier chapitre du livre est pratiquement celui que j’avais écrit à l’époque. Cela se voit parce que c’est un peu immature. » Dov Alfon s’exprime dans un Français impeccable et sans le moindre accent.

Dov Alfon a été le premier rédacteur en chef d’origine séfarade en cents ans d’existence du journal Haaretz. « Il y a toujours eu un racisme de supériorité de la part des Ashkénaze, 90% des officiers des services de renseignement le sont. Et il y a cinq ans, les autorités ont changé de braquet. Ils ont compris qu’ils avaient besoin de gens qui parlaient couramment et naturellement l’Arabe, le Perse ou le Russe. »

Un bref résumé de l’histoire

Tout commence à Roissy un lundi 16 avril à 10h40 quand un jeune responsable marketing israélien, Yaniv Meidan, est enlevé à son arrivée d’Israël par une hôtesse blonde qui se volatilise avec lui. Présent «par hasard» à l’aéroport, le colonel Zeev Abadi, officier de l’unité 8 200 mis sur la touche quelques mois plus tôt pour avoir défendu des soldats refusant de combattre des Palestiniens, va offrir son aide au commissaire Léger que cette affaire semble dépasser. Car Abadi va très vite comprendre que Meidan n’était pas la bonne cible et que l’affaire n’est pas purement criminelle. C’est un vaste réseau qui est à l’œuvre dont les racines remontent jusqu’à Macao.

De Tel-Aviv, la jeune et sublime lieutenante des services secrets Oriana Talmor va tenter d’aider Abadi à l’insu de sa hiérarchie mais le duo va rapidement se trouver dépassé par le nombre de victimes : une toutes les deux heures, noyée dans une usine de retraitement de déchets, décapitée par un drone, poignardée dans le dos ou mitraillée dans une boîte de nuit. Les actions s’enchaînent si vite que l’on a parfois du mal à suivre mais impossible de lâcher tant les personnages sont hauts en couleur. De toute évidence une suite est prévue. Si par malheur ce n’était pas le cas, l’auteur est sommé de s’y atteler d’urgence.

PS de Line : ma kindle et moi attendons impatiemment la sortie de ce polar !!!

Sources liberation et lejdd