Malheureusement, la lecture des infos ce matin m’a fait noter quatre agressions antisémites : Montauban, Lille, Paris et Blois. Toutes différentes, toutes scandaleuses, croix gammées en pagaille et injures antisémites : de quoi hurler de rage!
Le président de la communauté juive de Montauban a reçu un courrier antisémite
L’inscription « sale juif ». Voilà ce que contenait l’enveloppe non affranchie déposée le mercredi 20 février dans la boîte aux lettres du cabinet d’avocat de Jean-Lou Levi, le président de la communauté juive de Montauban.
« C’est la première fois en quarante ans que je suis visé par un tel acte », a affirmé l’avocat à l’AFP. Après avoir hésité à porter plainte et tenté de « traiter cela par le mépris », vendredi l’avocat s’est finalement résolu à saisir la justice, entraînant l’ouverture d’une enquête pour « injure publique à caractère raciste ».
L’Occitanie n’est pas épargnée par la nouvelle vague d’antisémitisme qui touche la France. Carole Delga (PS), la présidente socialiste de la région, a déjà déposé plainte après avoir reçu un courrier antisémiste et sexiste comprenant des menaces de mort. Le président du conseil départemental de l’Hérault, Kléber Mesquida, avait reçu le même courrier.
A Lille, Une croix gammée taguée à l’entrée du domicile d’un couple âgé
Une croix gammée a été découverte à Lille dimanche matin sur la porte d’entrée du domicile d’un couple âgé, qui a porté plainte, a-t-on appris auprès de la mairie.
« C’est avec un profond dégoût que j’ai découvert la présence d’une inscription antisémite sur le domicile d’un couple lillois. Je condamne cet acte ignoble et adresse mon soutien aux victimes et à toute la communauté juive. La Ville porte plainte et se constitue partie civile », a tweeté la maire (PS) Martine Aubry, qui a rencontré le couple.
Ce couple très âgé, qui vit dans le quartier de Fives et qui n’est pas de confession juive, a porté plainte et la mairie a fait retirer l’inscription, a déclaré à l’AFP Mme Aubry et son service de presse. Cette croix gammée, dessinée au marqueur noir sur la porte d’entrée qui donne sur la rue, a été découverte peu avant 7h00 par la police, a-t-elle précisé à l’AFP.
A Paris, des croix gammées taguées dans le parc Martin Luther King
Ce sont des riverains qui ont fait la découverte, samedi 23 février, au matin. Quatre tags antisémites ont été retrouvés sur le skatepark du parc Martin Luther King, dans le 17e arrondissement de Paris. Il s’agit de croix gammées, peinte en rouge.
La police s’est rendue sur place pour les premières constatations, avant que les services de propreté de la ville interviennent pour effacer les tags. Le maire du 17e arrondissement, Geoffrey Boulard, a réagi sur Twitter : « Je condamne avec la plus grande fermeté cette résurgence d’une haine infondée. Ensemble, nous viendrons à bout de cette ignominie mortifère. »
Parc Martin Luther King : l’#antisemitisme pose sa marque abjecte et ignoble. Je condamne avec la plus grande fermeté cette résurgence d’une haine infondée. Ensemble, nous viendrons à bout de cette ignominie mortifère #çasuffit
— Geoffroy Boulard (@geoffroyboulard) 23 février 2019
A Blois deux semaines de tags antisémites
Il y a d’abord eu ces croix gammées, dessinées dans un immeuble en construction au sud de Blois et signalées jeudi 14 février par un ouvrier. Puis, de nouveaux tags antisémites ont été découverts une semaine après, mercredi 20 février, sur un abribus, près du lycée Camille Claudel.
Des actes condamnés à la fois par la préfecture du Loir-et-Cher et par le maire de la ville, Marc Gricourt. « Il y a une expression forte de rejet et de condamnation, par les élus, en premier lieu et par l’administration d’Etat, à travers la voix du préfet. »
Et quid de la population ? Selon le socialiste, il n’y a pas eu de mobilisation assez forte. « Je suis allé en ville hier, ce matin sur le marché : cela ne m’a pas été évoqué. » Pourtant, la manifestation contre les actes antisémites mardi 19 février a rassemblé environ 500 personnes à Blois. Mais d’après l’élu, les jeunes ont manqué à l’appel et il juge cela « préoccupant« . »
Les Blésois rencontrés ont pourtant tous fait part de leur indignation au micro de France Bleu. Daisy, qui ne mâche pas ses mots, n’hésite pas à parler de « connerie à l’état pur« . Audrey, mère de famille, est effrayée par ce climat de plus en plus délétère. « J’ai l’impression qu’on revient de plus en plus en arrière. Je pense que des jours sombres sont susceptibles d’arriver ».
« Je suis très étonné de voir qu’à Blois, là où il n’y a pas beaucoup de juifs, on a commis des actes antisémites », se désole le président de la communauté juive de la ville, Didier Lévy. « Nous n’avons que quinze adhérents, il n’y a pas de synagogue, pas d’office qui sont réalisés ici », poursuit-il. « C’est de la bêtise, de l’ignorance. Il faudrait endiguer aussi le mal par la racine, c’est-à-dire passer par l’éducation. Et la loi doit les punir, c’est condamnable par la justice. »
La police de Blois a ouvert une enquête pour retrouver les auteurs de ces tags néo-nazis.
Sources 20minutes, europe1, francebleu, francebleu