« Nomophobie », le mot et la peur de l’année 2018

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Sans le savoir, vous souffrez sans doute de nomophobie, la peur d’être sans votre smartphone. C’est le mot de l’année au Royaume-Uni, selon « The Independent ».

Vous êtes à l’extérieur chez des amis ou au travail. Du coin de l’œil, vous surveillez, avec stress, la batterie de votre smartphone qui descend en chute libre. Ne vous inquiétez pas, vous n’êtes pas le seul et vous n’êtes pas fou. Vous souffrez simplement de « nomophobie ». Une peur qui vient d’être couronnée du titre de mot de l’année 2018 par le Cambridge Dictionary, explique The Independent.

Le mot a fait son entrée dans le Petit Robert en 2017 au même titre qu’emoji, twittosphère ou youtubeur. Nomophobie est sans doute parmi les moins connus. Mot-valise, il s’agit de la traduction de l’anglais nomophobia qui se compose de no mo(bile) (sans portable) et de phobia (phobie). Il décrit une dépendance extrême au téléphone portable et surtout la peur de ne pas pouvoir y accéder ou de ne pas pouvoir s’en servir. De façon plus large, cela illustre aussi à quel point les smartphones peuvent être devenus une extension de nous-mêmes. Un syndrome que l’on est nombreux à avoir déjà expérimenté sans pour autant connaître sa dénomination. Signe que les temps changent, il vient d’être élu mot de l’année 2018 par le Cambridge Dictionary. L’institution britannique avait décerné ces dernières années ce titre à paranoïaque (2016) et populisme en 2017.

Un vote ouvert pour les internautes

Le choix n’a pas été fait par un comité de sages mais par les lecteurs du blog du Cambridge Dictionary et les abonnés sur les réseaux sociaux. Quatre mots avaient été sélectionnés, après avoir été jugés particulièrement représentatifs de l’année 2018. Les autres propositions étaient les suivantes :

  • Ecocide : un terme qui décrit la destruction volontaire d’un écosystème, identifié depuis plusieurs années et notamment apparu durant la COP21 à Paris.
  • No-platforming : la censure publique des idées d’une personne dont on estime qu’elles représentent un danger pour la société. Un phénomène qui a notamment été analysé par France Culture.
  • Gender-gap : la différence entre les manières dont la société traite les hommes et les femmes.

Pour le Cambridge Dictionary, le choix « montre que, tout autour du monde, les gens ont tellement l’habitude de ce type d’anxiété qu’il était réellement nécessaire de lui donner un nom ».

Source lepoint