Des croix gammées, taguées sur les murs, se multiplient ces dernières semaines

Après la découverte de tags racistes sur l’ancienne gare de Senlis, à la mi-janvier, voilà que des croix gammées ont été repérées ce samedi 22 février, en soirée, à Coye-la-Forêt et à Chantilly.

«Ce sont des habitants de la commune qui m’ont prévenu, rapporte Nathanaël Rosenfeld. Je me suis immédiatement rendu sur place, du côté de l’aire de repos de Montgrésin.» Le maire d’Orry-la-Ville découvre alors une croix gammée, taguée sur un panneau indicateur. Dans les heures qui suivent, des inscriptions identiques sont vues du côté des étangs de Commelles, du lavoir de Coye-la-Forêt ou encore sur un mur des Grandes écuries, à Chantilly.

Oise : colère et désolation après la découverte de croix gammées taguées à Chantilly
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— Le Parisien | 60 (@leparisien_60) February 23, 2025

«C’est une honte et un acte antisémite inacceptable !»

«C’est avec effroi que nous avons découvert des croix gammées tracées dans certains endroits de notre commune, réagit Isabelle Wojtowiez, la maire de Chantilly. Surtout au moment où les otages du Hamas retrouvent leur liberté et où les corps des otages sont rendus à leurs familles… Ceux qui font cela n’appartiennent pas au genre humain. C’est une honte et un acte antisémite inacceptable !»

Isabelle Wojtowiez a déposé plainte ce lundi 24 février. François Deshayes, le maire de Coye-la-Forêt, va en faire de même. «Pour l’heure, nous sommes en train de nettoyer les inscriptions retrouvées sur notre lavoir», précise l’élu. « Mais pour celle des étangs de Commelles, il faut qu’on voit avec l’Institut de France, propriétaire du site. »

L’effacement de ces tags racistes, le plus vite possible, est en effet une règle que se sont fixée les élus du sud de l’Oise. Ceux de Chantilly ont été effacés dès ce dimanche.

A Senlis, on a vite restauré les murs souillés

«Je suis écoeuré, poursuit Nathanaël Rosenfeld. Compte-tenu de l’actualité, nous ne pouvons qu’être sous le choc. En fait, il n’y a pas de mot pour qualifier ces actes odieux. J’espère que les auteurs seront vite retrouvés et condamnés. Nous devons faire preuve de fermeté avec ceux qui se comportent ainsi.»

Le Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF) attend de faire le point avec son avocat… Mais Bernard Zanzouri, le responsable de l’antenne isarienne du CRIF, dénonce d’ores et déjà «un regain des actes antisémites» et constate à regret que «la parole se libère, dans le mauvais sens».

Du côté de Senlis, une plainte a été déposée à la gendarmerie après la découverte de tags racistes sur les murs de l’ancienne gare, propriété de la ville, à la mi-janvier, en souhaitant que «la justice fera son travail pour sanctionner ces actes intolérables». Là-encore, la ville a voulu au plus vite «restaurer les murs souillés de ce bâtiment emblématique de Senlis et tenter de laver nos consciences blessées et insultées par des slogans ultranationalistes et racistes, qui ne sont pas et ne seront jamais le reflet de la pensée et de l’esprit de notre ville et de ses habitants».

Par Frédéric Normand

Source oisehebdo