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Israël accuse ce vendredi le Hamas de lui avoir remis le corps d’un inconnu à la place de celui de Shiri Bibas, la mère d’Ariel et Kfir. Selon l’Etat hébreu, ces derniers auraient été tués pendant leur captivité.
Les corps de quatre otages ont été remis à Israël jeudi 20 février. Le Hamas a exposé quatre cercueils noirs sur une scène montée à Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, avant de les remettre aux agents du Comité international de la Croix Rouge (CICR). Les cercueils ont été apportés par des combattants cagoulés et armés du Hamas.
Mais dans la nuit de jeudi à vendredi 21 février, l’armée israélienne a indiqué que le corps de Shiri Bibas ne figurait pas parmi les dépouilles remises par le Hamas, accusant le mouvement islamiste palestinien de lui avoir remis une dépouille d’un inconnu à la place de l’otage. Les corps des deux enfants : Kfir et Ariel Bibas ont, eux, bien été identifiés, tout comme celui d’Oded Lifschitz. L’Etat hébreu exige d’ores et déjà que le corps de Shiri Bibas soit rendu : « Nous demandons au Hamas de rendre Shiri Bibas ainsi que toutes les personnes enlevées », écrit sur Telegram le porte-parole de l’armée israélienne Avichay Adraee.
Ce vendredi, Israël accuse également le Hamas d’avoir tué Ariel et Kfir Bibas pendant leur captivité et non dans les bombardements comme l’affirme le mouvement palestinien. « Selon l’évaluation des autorités compétentes et sur la base des renseignements disponibles et des indicateurs de diagnostic, Ariel et Kfir Bibas ont été brutalement tués en captivité en novembre 2023 par des terroristes palestiniens », assure, toujours sur Telegram, le porte-parole de Tsahal.
Jeudi, sur chaque coffre funéraire, le groupe islamiste palestinien avait accroché la photo de l’otage devant être rendu aux autorités israéliennes. Il s’agissait des photos des trois membres de la famille Bibas : la maman Shiri et ses deux enfants Ariel et Kfir, qui étaient âgés de 4 ans et 8 mois et demi au moment de leur enlèvement par le Hamas, et d’Oded Lifshitz, âgé de 83 ans lors de son enlèvement. Après un simulacre de cérémonie funéraire sous les banderoles du Hamas, dont les images ont été diffusées par le groupe palestinien mais non relayées par les autorités palestiniennes, les dépouilles des trois otages et du celui d’un inconnu, qui, selon l’autopsie, n’est pas celui de la mère des deux enfants de la famille Bibas, ont quitté la bande de Gaza dans les véhicules de la Croix Rouge.
Des incertitudes sur la mort de la famille Bibas
Tous les membres de la famille Bibas avaient été enlevés par le Hamas lors de l’attaque du 7 octobre 2023 dans le kibboutz de Nir Or, près de la frontière entre Israël et la bande de Gaza. Les enfants Bibas étaient les plus jeunes otages détenus par le Hamas et leur captivité suscitait de vives inquiétudes. Shiri et ses deux enfants étaient retenus par le groupe islamiste depuis plus de 16 mois, alors qu’ils auraient dû faire partie des premiers otages libérés lors des trêves, celle de novembre 2023 lorsque d’autres enfants capturés par le Hamas ont été remis à Israël et celle qui est en cours depuis le 19 janvier.
Leur absence parmi les otages libérés alimentait les craintes concernant leur sort et leur survie. Une peur qui s’est aggravée le 1er février lors de la libération des premiers hommes otages, dont Yarden Bibas, le père de cette famille. L’homme a été enlevé à un moment différent du reste de sa famille et n’était pas retenu au même endroit que ses enfants lors de sa captivité.
Les quatre membres de la famille Bibas figuraient sur la liste des 33 otages libérables lors de la première phase de la trêve en cours à Gaza. Si Israël a annoncé, avant les premiers échanges de janvier, que huit de ces personnes étaient mortes en captivité, le gouvernement n’a pas précisé le nom des personnes décédées. Rien n’indique que le gouvernement israélien avait eu ou non la confirmation de la mort des membres de la famille Bibas
Le Hamas avait annoncé la mort de Shiri Bibas et de ses deux enfants dans une frappe israélienne en novembre 2023, soit un mois après l’attaque et les nombreux enlèvements d’otages. L’Etat hébreu n’avait jamais confirmé l’information. Jusqu’à l’annonce de la remise des dépouilles des enfants Bibas et de leur mère, les proches de la famille disaient s’accrocher à « l’espoir » de les voir vivants auprès du Times of Israël.
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