«Marseille antisioniste» : une enquête ouverte après la découverte d’un tag géant

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Un drapeau palestinien accompagne le graffiti, qui recouvre la façade d’un immeuble situé en face de la faculté de médecine de la Timone. Le Crif Marseille-Provence dénonce des dégradations «insupportables».

Le graffiti, découvert ce mercredi matin par des riverains d’un immeuble du 5e arrondissement, situé en face de la Timone, est loin d’être passé inaperçu à Marseille. Sur la façade du bâtiment, plusieurs lettres marquées à la peinture noire au niveau de chaque étage forment l’inscription «Marseille antisioniste» et sont accompagnées d’un graffiti représentant un drapeau palestinien.

Un tag rapidement identifié par le collectif «Une génération pour Marseille», qui a dénoncé «une lamentable manipulation de la cause palestinienne» tout en appelant à la restauration «immédiate» du bâtiment. «À Marseille, ni antisémitisme, ni antisionisme ! En se camouflant derrière le masque de l’antisionisme, cette dégradation antisémite s’attaque directement à la communauté juive de Marseille à qui nous adressons tout notre soutien», a réagi le porte-parole du collectif, Sylvain Di Giovanni, dans un communiqué qui a lui-même entraîné de nombreuses réactions politiques.

«Je condamne fermement les auteurs de la dégradation d’un bâtiment, au cœur de Marseille, en face de la Timone. L’antisionisme, vernis insupportable de l’antisémitisme, n’a pas sa place à Marseille et dans la Région Sud», a indiqué sur X le président de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, Renaud Muselier. «Les inscriptions sur la façade d’un immeuble devant la Timone à Marseille sont inacceptables. L’antisémitisme, qui se cache très souvent derrière l’antisionisme, n’a aucune place dans notre ville. Soutien à la communauté juive de Marseille», a déclaré Martine Vassal, présidente de la métropole Aix-Marseille-Provence.

Un individu filmé en train de descendre en rappel

Le Conseil Représentatif des Institutions Juives de France (Crif) Marseille-Provence a quant à lui dénoncé des faits «abjects»«Dégradations et inscriptions insupportables émanant sans doute de fanatiques irrécupérables en plein cœur de Marseille», a indiqué sa présidente, Fabienne Bendayan. «Marseille est une ville cosmopolite qui porte en elle des valeurs de fraternité et de vivre-ensemble. Mais l’importation du conflit israélo-palestinien cristallise des tensions entre communautés», a-t-elle ajouté auprès de nos confrères d’Ici Provence . La préfecture de police des Bouches-du-Rhône a annoncé ce jeudi matin que le préfet de police avait saisi le procureur de la République de Marseille par article 40 du code de procédure pénale.

Sollicitée, la mairie de Marseille a précisé au Figaro avoir «immédiatement mobilisé les services municipaux et pris attache avec la copropriété pour le faire effacer dans les plus brefs délais». Des opérations de nettoyage qui n’ont pas empêché l’ouverture d’une enquête de police pour des faits de «dégradations» afin de retrouver le ou les suspects. Selon nos informations, les images de vidéosurveillance exploitées par les forces de l’ordre mettent en scène un individu en train de descendre en rappel le long de la façade de l’immeuble tagué avant de prendre la fuite à pied.

Par Nicolas Farmine

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