Des manifestants s’inquiètent des nouvelles tensions entre le Hamas et les israéliens

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Donald Trump a promis un « enfer », si le Hamas ne relâche pas tous les otages israéliens d’ici samedi. Le mouvement islamiste palestinien a menacé de reporter la prochaine libération prévue par la trêve en vigueur à Gaza, qui risque de voler en éclats.

L’armée israélienne dit se préparer « à tous les scénarios« . Le Hamas a menacé lundi 10 février de reporter la prochaine libération d’otages en accusant Israël de violer l’accord de cessez-le-feu en vigueur depuis le 19 janvier après 15 mois de guerre dévastatrice, en tardant notamment à honorer ses engagements à chaque étape du processus. Une annonce qui a poussé le gouvernement de Benyamin Nétanyahou à réagir en « renforçant fortement la zone » autour de la bande de Gaza, ainsi que Donald Trump, qui a promis un « enfer » si le Hamas ne relâche pas tous les otages israéliens d’ici samedi.

Dans la soirée, le Hamas a assuré que « la porte reste ouverte » pour que la libération d’otages israéliens contre des prisonniers palestiniens « se déroule selon le plan prévu« , soit samedi, « une fois qu'(Israël) se sera acquitté de ses obligations », avant de préciser que les « menaces » de Donald Trump ne font que « compliquer les choses ».

« Ils sont en train de mourir là-bas ! »

Autant de déclarations qui ont poussé des centaines d’Israéliens à descendre dans les rues de Tel-Aviv, lundi, pour crier leur colère et demander à tout prix la poursuite de l’accord. « Un accord maintenant, pour tous les ramener !« , était le slogan repris en chœur par ces centaines d’Israéliens, brandissant des pancartes sur lesquelles étaient écrits des messages appelants à la fin de la guerre et des photos de ceux qui sont encore retenus dans les tunnels du Hamas à Gaza. Les manifestants vont jusqu’à bloquer l’autoroute principale de Tel-Aviv.

Un combat amplifié par les images de la dernière libération d’otages, dont l’état de santé a choqué l’opinion publique. « Ils auraient dû être libérés il y a des mois déjà ! Regardez la situation, ils sont en train de mourir là-bas !« , dénonce une manifestante. Avi, 55 ans, partage lui aussi son angoisse : « On aurait dit qu’ils étaient à peine vivants, dans un état déplorable… Je ne peux pas m’empêcher d’imaginer ce qu’il en est pour les autres, dans quelle situation ils se trouvent. Je redoute ce qui peut leur arriver, chaque jour est crucial« , lâche-t-il.

« Ce que j’ai vu sur leurs visages, c’est l’abandon »

Pour Kalanit, les images des dernières libérations reflètent l’échec de son gouvernement : « Il est évident que ce que fait le Hamas est horrible, de les affamer ainsi, et tant d’autres choses inhumaines… Mais ce que j’ai vu sur leurs visages, c’est l’abandon. Le fait que mon gouvernement, mon pays, pendant 15 mois, a choisi de ne pas les ramener« , tranche-t-elle.

Cette activiste de 33 ans, engagée depuis le début de la guerre pour la libération des otages, explique qu’il n’est pas possible d’arrêter le combat. « Les gens nous demandaient pourquoi on continuait de manifester alors qu’il y avait enfin un accord en place. Mais qui nous promet que cet accord va tenir ? Tant qu’ils ne sont pas tous rentrés à la maison, je ne m’arrêterai pas !« , assure Kalanit, qui se tient près d’un mégaphone où résonne le même slogan « Nous n’abandonnerons pas » depuis 15 mois.

Sur 251 personnes enlevées lors de l’attaque du 7-Octobre, l’accord de cessez-le-feu en vigueur prévoit la libération de 33 otages, dont huit annoncés comme morts, en échange de 1 900 Palestiniens détenus par Israël, durant une première phase courant sur six semaines. Depuis le début de la trêve, 16 otages israéliens ont été libérés, en plus de cinq Thaïlandais (hors accord), en échange de 765 prisonniers palestiniens. Soixante-treize otages sont toujours retenus à Gaza, dont au moins 34 sont morts selon l’armée.

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