Paul-Loup Sulitzer, écrivain et homme d’affaires, est mort à 78 ans

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L’écrivain et hommes d’affaires Paul-Loup Sulitzer est décédé « des suites d’un AVC », a annoncé sa fille ce jeudi 6 février. Auteur à succès de thrillers politico-financiers, il était âgé de 78 ans.

Une figure de la littérature française s’est éteinte. L’écrivain et homme d’affaires Paul-Loup Sulitzer est décédé à l’âge de 78 ans, a annoncé sa fille à l’Agence France-Presse (AFP), jeudi 6 février 2025.

« Il est décédé ce matin à l’hôpital des suites d’un AVC », a indiqué Olivia Sulitzer, précisant que son père, auteur prolifique de thrillers politico-financiers, avait été hospitalisé il y a plusieurs jours après une chute. Il vivait depuis plusieurs mois à l’île Maurice.

Inventeur du « western financier »

Paul-Loup Sulitzer était l’inventeur d’un genre littéraire : le « western financier ». Il a multiplié les best-sellers aux titres explicites comme Money (1980), Cash (1981), Fortune (1982), Le Roi vert (1983), Duel à Dallas (1984) ou Cartel (1990), mais aussi des essais ou documents comme Le Régime Sulitzer (1993, qui raconte sa perte de poids) ou Laissez-nous réussir (1994).

On l’avait retrouvé plus tard consultant international, expert en matière d’implantation d’entreprises aux États-Unis, gérant de sociétés, chargé (en 1995) d’une mission par le gouvernement pour mieux exporter les produits culturels français, homme de médias avec le mensuel Savoir s’enrichir (2003)…

Son nom était pourtant depuis longtemps associé à la mise en place d’un efficace « système » – dénoncé dès 1987 par l’écrivain et critique Pierre Assouline et le journaliste Bernard Pivot – consistant à construire et rédiger ses ouvrages entouré de collaborateurs et à soigner tout particulièrement marketing et publicité. Il avait été obligé d’admettre ces accusations, se qualifiant finalement de « metteur en livre » plus que d’« auteur ».

Ses livres ont été traduits en plus de 40 langues et ont été vendus à plus de 60 millions d’exemplaires. Il a reçu plusieurs décorations au cours de sa vie, dont le titre de chevalier puis d’officier de l’Ordre national du mérite.

Des démêlés judiciaires

Il avait cependant été exclu de cette distinction après une condamnation à quinze mois de prison avec sursis et 100 000 € d’amende pour « recel d’abus de biens sociaux », en 2008 dans une affaire d’État concernant une vente d’armes soviétiques d’un montant total de 790 millions de dollars américains au gouvernement angolais, dans les années 1990, sans autorisation de l’État français.

En 2011, la cour d’appel de Paris avait contredit ce jugement, estimant qu’il n’y a finalement pas eu trafic d’armes. Mais le mal était fait. « J’ai été dix ans sous contrôle judiciaire, on m’a pris mon passeport. Ma carrière de conseiller financier international a été décrédibilisée et j’ai fait deux comas», a-t-il déclaré en 2011, passant, selon lui, du «statut de multimilliardaire flamboyant à celui de ruiné ».

Depuis quelques années, sa santé s’était dégradée. En 2004, il avait déjà été victime d’un AVC qui l’avait fortement amoindri. En mai 2019, il avait été victime d’un malaise dû à une arythmie cardiaque, à Monaco.

Source ouest-france

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