Artus lance une fondation «Un p’tit truc en plus» pour financer des maisons

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Les fonds recueillis serviront à «construire ou à réhabiliter» des lieux qui accueilleront des personnes avec un handicap mental, comme la trisomie, ou un trouble du neuro-développement comme l’autisme.

L’humoriste et réalisateur Artus a lancé jeudi 30 janvier une fondation «Un p’tit truc en plus» qui fera appel aux dons pour bâtir des maisons de vacances qui offriront «du rêve et de la magie» aux personnes en situation de handicap. Les fonds recueillis serviront à «construire ou à réhabiliter» des lieux qui accueilleront des personnes avec un handicap mental, comme la trisomie, ou un trouble du neuro-développement comme l’autisme. D’abord une première maison, puis «si le public suit dans cette aventure, plusieurs pour différents handicaps», explique-t-il dans un entretien à l’AFP.

«Malheureusement, les lieux qui reçoivent les personnes handicapées sont souvent un peu froids. J’ai envie de lieux vraiment beaux, chaleureux, avec de belles chambres», poursuit l’humoriste, en tournée en Belgique et en France pour son one man show. «Un p’tit truc en plus» sera sous l’égide de la Fondation Perce-Neige, créée par l’acteur Lino Ventura, qui avait alerté en 1965, à la télévision, sur la situation des enfants «pas comme les autres». L’acteur avait une fille handicapée, Linda, qui est décédée mardi 28 janvier.

Une première mise de 300 000 euros

Artus voudrait que le succès de sa comédie, qui a fait 11 millions d’entrées depuis sa sortie en 2024, avant le succès des Jeux paralympiques, permette d’offrir des vacances «de rêve» aux personnes concernées. La fondation a reçu une première mise de fonds de 300 000 euros, abondée à parts égales par Artus, les producteurs et les distributeurs du film, précise-t-il.

Le gîte où logeaient les personnages du film Un p’tit truc en plus, au milieu des champs, n’était qu’une fiction. C’est un «lieu magique à cause de la vue dégagée, c’était une ferme abandonnée que nous avons totalement aménagée pour le film». A cause des budgets restreints, la priorité est souvent donnée au respect des normes et à l’accompagnement médicalisé dans les établissements pour handicapés, quitte à faire passer la décoration au second plan, relève-t-il.

Or, les personnes avec un handicap mental ont «les mêmes états d’âme que nous», sont sensibles «au beau, à l’humour, à la joie, à la peine», dit le cinéaste, évoquant l’émerveillement de ses acteurs lorsqu’ils sont allés dans un palace au Festival de Cannes.

Liberté et autonomie

Certains de ses acteurs restent sous les projecteurs : Mayane a rejoint Danse avec les Stars, Marie Colin et Arnaud Toupense ont participé à l’enregistrement du concert 2025 des Enfoirés. Des acteurs sont en pourparlers avec une société de cosmétiques pour un partenariat, confie-t-il. La fondation «Un p’tit truc en plus» est à la recherche d’un lieu «coup de cœur». Il «imagine des maisons de style normand, perdues dans la forêt, un feu de cheminée, un canapé, une bibliothèque, ce côté chaleureux de maison de campagne où l’on se sent bien», explique Artus, dont la belle-sœur, handicapée, vit dans un foyer en Belgique.

Il «imagine des activités originales, des acteurs qui jouent un rôle, faire appel à l’imaginaire». «Le lieu décidera du scénario : un château ambiance Harry Potter, une maison de bord de mer, un chalet à la montagne… une variété de destinations et d’univers.» Le projet est de proposer des séjours d’une semaine tout au long de l’année, pour une dizaine de personnes.

Les familles pourront accompagner leurs proches dans ces lieux, «une bulle dans la nature, où chacun mène sa vie et se retrouve de temps en temps». «Les pensionnaires auront cette liberté de se balader dans la forêt, auront un vrai sentiment d’autonomie, comme au Club Med», explique Artus. «Je voudrais que dans soixante ans, mon petit-fils dise “j’ai repris la fondation de mon grand-père”, qu’il y ait plein de maisons adaptées à chaque handicap», conclut Artus, évoquant l’héritage de Lino Ventura.