Trois jeunes femmes âgées de 24 à 31 ans ont été libérées ce dimanche lors du premier échange avec des prisonniers palestiniens prévu par l’accord de trêve entre Israël et le Hamas.
Les trois premiers otages libérés lors de la première phase de la trêve de ce 19 janvier sont des femmes : Emily Damari, Romi Gonen, Doron Steinbrecher avaient été enlevées le 7 octobre 2023 dans le sud d’Israël, lors de l’attaque surprise du Hamas, et emmenées par les commandos dans la bande de Gaza. Elles devraient retrouver la liberté dans l’après-midi de ce dimanche, en échange de 95 Palestiniens détenus par Israël, après 471 jours de captivité. Selon les accords de cessez-le-feu, quatre autres otages en vie doivent être libérés dans une semaine. Les familles sont censées être informées 24 heures avant.
Selon les calculs du service Checknews de Libération, sur les plus de 250 personnes – vivantes ou mortes – enlevées le 7 octobre 2023, on estime que 97 restent entre les mains de forces palestiniennes. Sur ces 97, 34 sont officiellement considérées comme mortes par les autorités israéliennes, soit emportés morts, soit tués en captivité). Il reste donc 63 otages présumés vivants dans l’enclave (même si plusieurs sources ont émis des inquiétudes sur le fait que nombre d’entre eux pourraient avoir perdu la vie). A ces noms s’ajoutent ceux de deux personnes en captivité respectivement depuis 2014 et 2015, l’Israélo-Ethiopien Avera Mengistu et l’Arabe israélien Hisham al-Sayed. Les assaillants avaient emmené ce jour-là 91 jeunes filles et femmes. Après la libération d’une centaine d’otages dans le cadre d’un échange avec des prisonniers palestiniens lors de la première trêve fin novembre 2024, on estimait que dix femmes âgées de 18 à 32 ans (cinq militaires et cinq civiles) étaient encore retenues à Gaza, avec une forte crainte qu’elles soient victimes de violences sexuelles. L’attaque du Hamas avait fait plus de 1 200 morts en quelques heures. La riposte militaire israélienne aurait fait au moins 45 000 morts, selon le ministère de la Santé de Gaza.
Emily Damari, 28 ans, israélo-britannique
«J’ai peur qu’Emily soit morte, confiait, le 3 décembre, sa mère, Mandy Damari, à la BBC, sortant pour la première fois de son silence pour appeler publiquement le gouvernement britannique à réagir. Elle souffre de blessures par balle à la main et à la jambe… Je m’inquiète tous les jours, je m’inquiète à chaque seconde parce que dans la seconde qui suit, elle pourrait être assassinée, juste parce qu’elle est là». Mandy, de nationalité britannique, se trouvait au kibboutz Kfa Aza, lors de l’attaque du 7 octobre 2023. Cachée chez elle, elle avait échappé aux tueurs grâce à une balle qui avait bloqué la serrure. Sa fille Emily, aujourd’hui âgée de 28 ans, seule otage britannique à Gaza, que sa mère décrit comme une fan de l’équipe de basket des Spurs, avait été blessée et emmenée par les commandos du Hamas, et son chien abattu – sur les trente-sept résidents du «quartier des jeunes» du kibboutz, onze ont été assassinés et sept kidnappés. En janvier 2024, la jeune otage Dafna Elyakim, 15 ans, avait raconté lors de sa libération qu’elle et sa jeune sœur avaient rencontré Emily et quatre autres otages dans les tunnels de Gaza.
Les trois otages sont arrivées en Israël. Les trois otages libérées sont arrivées en Israël, annonce l’armée. Elles ont traversé la frontière « avec une force des Forces de défense et du Shin Bet ».
Le Hamas déclare avoir libéré Romi Gonen, Emily Damari et Doron Steinbrecher, Tsahal confirme qu’elles sont en bonne santé. Le mouvement islamiste a annoncé la libération des trois otages Romi Gonen, Emily Damari et Doron Steinbrecher, prises en charge par les équipes de la Croix-Rouge.
«Elles sont vivantes, elles marchent, elles rentrent à la maison». La place des otages applaudit. Des gens s’embrassent, pleurent. Sur le grand écran, c’est le service public israélien, retransmettant les images d’Al-Jazira, pourtant interdite en Israël, qui aura mis fin à la confusion des dernières dizaines de minutes. Les trois otages israéliennes ont été confiées aux véhicules de la Croix-Rouge au milieu d’une place noire de monde à Gaza, les combattants du Hamas ayant du mal à contenir la foule. Les jeeps du CICR sont ensuite parties au pas, des hommes du Hamas se prenant en photos dessus, pour aller retrouver l’escorte des forces spéciales israélienne qui les attend à la frontière. Sur la place, la chanson «HaBaita», à la maison, composée en 1982 pour appeler au retour des forces israéliennes du Liban, retentit. Ce chant a été repris pour le cause des otages. L’air est repris par tout le monde, les drapeaux israéliens volent. Par Nicolas Rouger, à Tel-Aviv.
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