Nouvelle demande de remise en liberté
Que va-t-il se passer maintenant ? Après être resté quelques jours à l’hôpital Mustapha-Pacha d’Alger, «Boualem Sansal, qui ne présente pas de problème de santé, va rester à la prison d’El Koléa, à 35 km à l’ouest d’Alger», poursuit notre source. El Moudjahid précise que son dossier va maintenant être renvoyé au juge d’instruction. Selon des sources judiciaires, une nouvelle demande de remise en liberté sera déposée dans un mois.
«L’arrestation de Boualem Sansal, installé en France et qui vient d’obtenir la nationalité française, a suscité un tollé dans les milieux de l’extrême droite en France, des nostalgiques de l’Algérie française et des franco-sionistes, a commenté le quotidien algérien gouvernemental El Moudjahid. Ces derniers, sous le prétexte de défendre la liberté d’expression, ont déversé leur torrent de venin sur l’Algérie. La meute qui soutient Boualem Sansal semble omettre que l’arrestation d’un citoyen algérien qui a enfreint les lois de la République est un acte souverain et légal, et aucune immixtion dans les affaires internes de l’Algérie ne sera tolérée.»
Autre signe de cet agacement, le Parlement algérien a récemment dénoncé dans un communiqué «les campagnes médiatiques orchestrées par certains médias et personnalités en France et en Europe», qualifiées de «tentatives visant à imposer des volontés étrangères et à nuire à la souveraineté nationale».
Entendu par le parquet antiterroriste d’Alger, Boualem Sansal a été placé sous mandat de dépôt en vertu de l’article 87 bis du Code pénal algérien, qui réprime l’ensemble des atteintes à la sûreté de l’État, après des propos sur les frontières entre l’Algérie et le Maroc dans un entretien avec le média marqué à droite, Frontières. La peine maximale encourue est la peine de mort : bien qu’inscrite dans le Code pénal, celle-ci n’est plus appliquée en Algérie depuis 1993, en raison d’un moratoire de fait. En d’autres termes, si une condamnation à la peine de mort est prononcée, elle est commuée en réclusion à perpétuité. Par ailleurs, le tribunal peut aussi prononcer une peine de réclusion à perpétuité ou une peine de dix à vingt ans de prison.
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