Algérie : la demande de remise en liberté de Boualem Sansal a été rejetée

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Le romancier et essayiste franco-algérien de 80 ans est maintenu en détention en Algérie depuis son arrestation le 16 novembre à l’aéroport d’Alger. Une nouvelle demande de remise en liberté sera déposée dans un mois.

Boualem Sansal va rester en prison. Le romancier et essayiste franco-algérien de 80 ans est maintenu en détention en Algérie depuis son arrestation le 16 novembre à l’aéroport d’Alger. Selon nos informations, la chambre d’accusation de la cour d’appel d’Alger a rejeté l’appel de remise en liberté déposé par ses trois avocats algériens désignés par le bâtonnier d’Alger.

François Zimeray, l’avocat français désigné par Gallimard, la maison d’édition de Boualem Sansal, a déclaré lundi ne pas avoir été «autorisé à se rendre en Algérie afin de préparer sa défense conjointement avec les avocats algériens»«Il y a beaucoup trop de bruit en France autour de cette affaire et ça n’aide pas Boualem Sansal, a déclaré au Figaro une source proche du dossier. Au contraire, ça contribue à braquer un peu plus ceux qui ont le pouvoir de décider.»

Nouvelle demande de remise en liberté

Que va-t-il se passer maintenant ? Après être resté quelques jours à l’hôpital Mustapha-Pacha d’Alger, «Boualem Sansal, qui ne présente pas de problème de santé, va rester à la prison d’El Koléa, à 35 km à l’ouest d’Alger», poursuit notre source. El Moudjahid précise que son dossier va maintenant être renvoyé au juge d’instruction. Selon des sources judiciaires, une nouvelle demande de remise en liberté sera déposée dans un mois.

«L’arrestation de Boualem Sansal, installé en France et qui vient d’obtenir la nationalité française, a suscité un tollé dans les milieux de l’extrême droite en France, des nostalgiques de l’Algérie française et des franco-sionistes, a commenté le quotidien algérien gouvernemental El Moudjahid. Ces derniers, sous le prétexte de défendre la liberté d’expression, ont déversé leur torrent de venin sur l’Algérie. La meute qui soutient Boualem Sansal semble omettre que l’arrestation d’un citoyen algérien qui a enfreint les lois de la République est un acte souverain et légal, et aucune immixtion dans les affaires internes de l’Algérie ne sera tolérée.»

Autre signe de cet agacement, le Parlement algérien a récemment dénoncé dans un communiqué «les campagnes médiatiques orchestrées par certains médias et personnalités en France et en Europe», qualifiées de «tentatives visant à imposer des volontés étrangères et à nuire à la souveraineté nationale».

Entendu par le parquet antiterroriste d’Alger, Boualem Sansal a été placé sous mandat de dépôt en vertu de l’article 87 bis du Code pénal algérien, qui réprime l’ensemble des atteintes à la sûreté de l’État, après des propos sur les frontières entre l’Algérie et le Maroc dans un entretien avec le média marqué à droite, Frontières. La peine maximale encourue est la peine de mort : bien qu’inscrite dans le Code pénal, celle-ci n’est plus appliquée en Algérie depuis 1993, en raison d’un moratoire de fait. En d’autres termes, si une condamnation à la peine de mort est prononcée, elle est commuée en réclusion à perpétuité. Par ailleurs, le tribunal peut aussi prononcer une peine de réclusion à perpétuité ou une peine de dix à vingt ans de prison.

Par Adam Arroudj

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