A peine réélu, Donald Trump nomme deux fervents soutiens d’Israël à des postes clés

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La nomination de deux très proches de l’Etat hébreu, Mike Huckabee et Steven Witkoff, à des postes importants dans la région laisse deviner une politique de la future Maison Blanche sous Donald Trump encore plus pro-israélienne que sous Joe Biden.

Présentés par Donald Trump comme des «voix infatigables de la paix au Moyen-Orient», les deux hommes que le Président-élu vient de désigner à deux postes clés pour la région présagent d’une vision toute trumpiste de la paix. Le premier, Mike Huckabee, 69 ans, ancien gouverneur de l’Arkansas nommé ambassadeur des Etats-Unis en Israël, est un pasteur baptiste évangélique, qui «adore Israël et le peuple d’Israël qui l’aime aussi», a fait valoir Trump dans son annonce de la nomination de «Mike». Quant à Steven Witkoff, 67 ans, désigné comme envoyé spécial pour le Moyen-Orient, il s’agit d’un magnat de l’immobilier, à la tête d’une fortune estimée à plus d’un demi-milliard de dollars, grand contributeur de la campagne républicaine et surtout partenaire régulier des parties de golf de Donald Trump en Floride.

Outre leur grande proximité en âge et en amitié pour Donald Trump, les deux hommes désormais chargés du dossier brûlant du Moyen-Orient ont également en commun une inexpérience totale en politique internationale, pour ne pas parler de «diplomatie». Se disant encore «tout ému de cette nomination» après l’annonce de sa désignation, le nouvel ambassadeur en Israël a donné une première interview à la radio de l’armée israélienne. «C’est un grand jour et un immense honneur pour moi, a-t-il déclaré. J’aiderai à établir la souveraineté israélienne sur la Judée-Samarie si c’est le souhait du Président Trump», a-t-il ajouté.

Voyages politico-touristico-religieux

Mike Huckabee a effectué ses premiers pas de diplomate en affirmant qu’il ne serait pas décideur de la politique américaine, mais appliquerait la politique fixée par Trump. Une nuance qui contraste avec ses précédentes déclarations enflammées, calquées sur les revendications des colons israéliens les plus extrémistes. «La Cisjordanie, ça n’existe pas. C’est la Judée et la Samarie», avait-il insisté en 2017 dans une interview à CNN, adoptant le nom biblique du territoire palestinien occupé. Il s’était exprimé plus récemment sur la guerre à Gaza en ne voyant «aucune raison valable pour un cessez-le-feu avec le Hamas». Il avait aussi affirmé en octobre 2023 : «si les soi-disant Palestiniens sont amoureux des nations musulmanes, pourquoi celles-ci n’accueillent-elles pas leurs frères et sœurs de Gaza ?»

Premier non juif depuis vingt ans à occuper le poste d’ambassadeur en Israël, Huckabee compense par sa ferveur de chrétien évangélique totalement engagé aux côtés d’Israël. «Je visite régulièrement la Judée et Samarie depuis cinquante ans», souligne le futur diplomate, qui organisait ces dernières années des voyages politico-touristico-religieux à travers un package de 5 850 dollars (environ 5 530 euros) pour les fidèles en Terre sainte.

Récompense du généreux donateur

Par contraste, on ne sait pas grand-chose de l’intérêt et des positions de Steven Witkoff sur le Moyen-Orient, où il vient d’être désigné comme envoyé spécial du Président américain. «Un rôle peu clair dans ses attributions», souligne le site américain Politico. Le précédent conseiller à cette fonction lors du premier mandat de Trump, l’avocat Jason Greenblatt, avait participé à la négociation des accords d’Abraham, qui ont abouti à la normalisation des relations entre Israël et quatre pays arabes, rappelle Politico. «Avec Trump président, le Moyen-Orient a connu une paix et une stabilité historiques», avait indiqué sur X Witkoff en juillet, saluant les accords conclus par la première administration Trump.

La désignation du grand magnat de l’immobilier apparaît surtout comme une récompense pour un fidèle compagnon de route de Donald Trump depuis sa première présidence et un très généreux contributeur à sa campagne. En outre, Witkoff se trouvait sur le terrain de golf au côté de Trump lors de la deuxième tentative d’assassinat contre le républicain en septembre.

En ajoutant à ses deux artisans désignés de la future politique américaine au Moyen-Orient la nouvelle ambassadrice des Etats-Unis auprès de l’ONU, Elise Stefanik, fervente défenseuse d’Israël, l’équipe a de quoi ravir les ministres suprémacistes du gouvernement Nétanyahou. L’espoir exprimé par Bezalel Smotrich, le très extrémiste ministre des Finances israélien, de voir Trump reconnaître l’annexion de la Cisjordanie en 2025, a de fortes chances d’être endossé par la nouvelle équipe de la Maison Blanche chargée du Moyen-Orient.

par Hala Kodmani

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