L’Amitié judéo-chrétienne de Colmar continue sur sa lancée son cycle annuel de conférences ce mardi 5 novembre. La deuxième conférence intitulée « Cyberhaine et antisémitisme » répond au thème de l’année : « Lutter contre les violences dans des sociétés en crise ».
C’est Marc Knobel qui a été choisi pour inviter à la réflexion. Spécialiste de l’antisémitisme, l’intervenant est historien et essayiste, ancien professeur d’histoire-géographie, ancien membre du Conseil scientifique de la délégation interministérielle à la lutte contre le racisme, l’antisémitisme et la haine anti-LGBT (DILCRAH).
Un ouvrage pertinent qui éclaire sur la manière dont l’émergence des réseaux sociaux a changé la donne
Il a publié plusieurs ouvrages sur l’antisémitisme et dernièrement un ouvrage pertinent Cyberhaine. Propagande et antisémitisme aux éditions Hermann (2021), qui éclaire sur la manière dont l’émergence des réseaux sociaux a changé la donne et même révolutionné la diffusion de la haine, de l’antisémitisme et du racisme.
Marc Knobel nous aide à mieux cerner la cyberhaine. C’est l’utilisation des technologies de communication pour diffuser des messages, des informations ou de la propagande antisémites, racistes, homophobes, extrémistes ou terroristes. Internet est le lieu idéal – facile d’accès, simple d’utilisation et d’une immense lisibilité – pour inciter à s’en prendre à des individus ou des groupes et les réseaux sociaux sont régulièrement les vecteurs d’injures, d’intimidation ou de propos haineux.
Des discours antisémites qui se structurent autour de trois groupes
L’émergence de l’internet puis son expansion dans les années 1990 ont favorisé la diffusion de toute cette haine. Depuis la fin des années 2000, les discours antisémites se sont structurés autour de trois groupes relativement distincts, mais nullement clos sur eux-mêmes : l’extrême droite plurielle, l’extrême gauche anticapitaliste et la nébuleuse islamiste (Frères musulmans, salafistes, djihadistes). Ces discours, qui se propagent tel un virus, se caractérisent par un déferlement de passions négatives (envie, jalousie, haine, ressentiment…) et se présentent sous la forme d’accusations mensongères, de fake news et de théories du complot.
À travers l’analyse de nombreux exemples, l’auteur met ici en lumière l’ampleur inégalée du phénomène et montre que l’internet n’est pas un simple espace de communication.