Mohamed K. a été condamné à deux ans de prison, dont six mois de sursis probatoire, pour violence et extorsion avec circonstance aggravante d’antisémitisme. « Votre volonté, c’était de casser du juif », a clamé l’avocate de la victime.
Jugé en comparution immédiate au tribunal correctionnel de Nanterre, jeudi 24 octobre, Mohamed K., a été condamné pour l’agression d’un adolescent portant une kippa, le 13 octobre dernier Levallois-Perret (Hauts-de-Seine). Bien qu’il a nié avoir ciblé la victime en raison de sa confession religieuse, le tribunal a retenu l’antisémitisme comme circonstance aggravante, a appris le journal Le Parisien. « La kippa, je ne l’ai pas vue », a affirmé le jeune homme de 18 ans dans le box, rejetant également avoir dit « Eh toi, le juif, viens par ici » à la victime, Ruben, âgé de 15 ans.
« Oui, mon client est coupable d’extorsion, mais l’antisémitisme ne tient pas. Il repose sur deux choses : la kippa, mais on ne peut pas dire que Mohamed K. l’a vue quand il a croisé l’adolescent. Et le propos rapporté par ce jeune homme, Eh toi, le juif. Ce n’est pas suffisant et je ne suis pas sûr que cette interpellation puisse constituer un délit », a insisté son avocat, Me Éric Najsztat. Malgré les efforts de la défense pour réfuter l’accusation d’antisémitisme, la cour a jugé cette circonstance aggravante avérée et a condamné Mohamed K. à deux ans de prison, dont six mois avec sursis probatoire, pour violence et extorsion, avec circonstances aggravantes, dont celle de l’infraction commise « en raison de l’appartenance vraie ou supposée à une race, ethnie, nation ou religion ».
Son complicé jugé plus tard
Lors du procès, Mohamed K. a expliqué avoir été attiré par les vêtements et accessoires de marque de Ruben, qu’il souhaitait voler. « Il était bien habillé, mon intention, c’était le racket », a-t-il affirmé, évoquant la doudoune et les écouteurs de la victime. « Il n’y a aucune raison de douter de la parole de la victime qui a été interrogée à trois reprises et n’a jamais menti. Et monsieur montre un grand intérêt pour l’habillement de la victime, sans voir la kippa ? », a interrogé la procureure. « Votre volonté, c’était de casser du juif et de le dépouiller », a dénoncé Me Laurence Lévy, l’avocate de Ruben.
Les faits se sont déroulés alors que Ruben rentrait chez lui. Il avait croisé Mohamed K. et l’un de ses amis mineur à la station de métro Pont-de-Levallois. Après avoir tenté de lui prendre ses biens, une altercation a éclaté, au cours de laquelle Ruben a été frappé, « piétiné » selon le rapport de police. Il s’est vu prescrire trois jours d’interruption de travail pour ses blessures. Son complice comparaîtra devant le tribunal pour enfants dans un mois.
Marion Monforta