Presque un an après le 7 octobre, Hen Feder, porte-parole de l’ambassade d’Israël en France, déplore un narratif forgé par le Hamas, une propagande du groupe terroriste reprise par les médias, tandis que les informations en provenance de l’État hébreu sont constamment remises en question.
Le 7 octobre 2023, plus de 2 000 terroristes palestiniens ont franchi notre frontière, tuant, violant, décapitant 1205 vies, dont 42 Françaises. 251 personnes de toutes nationalités et religions ont été enlevées. 101 d’entre eux sont encore en enfer, dont 2 Français. Dans le même temps que ce massacre prémédité, le Hamas a aussitôt lancé une autre attaque contre Israël : une offensive médiatique qui se poursuit encore aujourd’hui.
En tant qu’Israélien et porte-parole, je dois reconnaître que le Hamas a su diffuser sa propagande. Grâce à des acteurs, comme le Qatar, qui, par sa puissance financière, diplomatique et médiatique, a légitimé et diffusé le discours du Hamas via notamment Al-Jazeera ou AJ+, des « influenceurs » de médias sociaux et de très nombreux comptes de trolls (faux profils). Aujourd’hui, de nombreux « bureaux du Hamas » sont devenus des sources fiables, au lieu de ce qu’ils sont en réalité – des machines de propagande visant à délégitimer l’État d’Israël et des diffuseurs de fausses nouvelles.
Nier ou minimiser le massacre du 7 octobre
Depuis le pogrom du 7 octobre, les informations en provenance d’Israël sont constamment remises en question. Les terroristes du Hamas ont pourtant filmé et diffusé en direct leur massacre et leur joie de nous tuer. Nous avons présenté ces preuves, non montées, dans un document vidéo qui a été diffusé dans le monde entier, ainsi qu’en France. Pourtant les « négationnistes du pogrom » n’ont pas hésité à se précipiter dans les médias et sur les réseaux sociaux, afin de détourner ces informations pour nier l’existence ou relativiser l’horreur de l’attaque du 7 octobre.
Et s’il est vrai que nous avons malheureusement commis des erreurs, elles ont aussitôt été exploitées de manière exponentielle par la machine de propagande du Hamas, qui a maintes fois tenté d’abuser de la détresse d’un pays en état de choc. Ces tentatives de déni et de manipulation se poursuivent encore aujourd’hui.
… pour légitimer le récit des représentants du Hamas…
Le nombre de morts publié quotidiennement par le « ministre de la santé de Gaza » dirigé par le Hamas est la source privilégiée des Nations unies, des ONG et des médias occidentaux, qui font preuve de partialité. Les agences de presse ont tendance à ne pas préciser que les rapports émanant du ministère dit « de la santé de Gaza », « de la Défense civile » ou même « des services de presse du gouvernement du Hamas » sont gérés par une organisation considérée comme terroriste par la France et de nombreux pays démocratiques. Depuis quand les organisations terroristes sont-elles devenues une source sérieuse et fiable ?
Les chiffres des victimes à Gaza devraient inclure les 17 000 terroristes tués dans les combats selon Tsahal. Mais ces chiffres sont rarement rapportés. Il faut pourtant bien comprendre qu’Israël ne cherche pas à nier les pertes civiles regrettables. Mais, même en tenant compte des chiffres du Hamas, l’armée israélienne mène une guerre avec un rapport proche de 1/1,2 entre le nombre de terroristes tués et le nombre de non-combattants. À titre de comparaison, la bataille de Mossoul en 2016-2017 présentait un rapport deux fois plus élevé, de 1/2,5, dans un environnement urbain de moindre densité.
Un autre outil de propagande utilisé par le Hamas et repris par des médias consiste à opérer une distinction entre ses branches militaires et politiques : d’un côté une « branche politique » dirigée par des individus présentés comme pragmatiques et fréquentables et de l’autre, une « branche militaire », « assoiffée de sang ». J’espère que cette distinction, totalement fausse, sera abandonnée, maintenant que ces deux branches terroristes sont dirigées par le même dirigeant, Sinwar, qui a sur les mains, le sang de milliers d’innocents occidentaux, israéliens et palestiniens.
… c’est devenir un rouage au service du Hamas
La communication du Hamas est aussi de créer, au sein de l’opinion publique mondiale, un climat hostile, clivant, repoussant des lumières médiatiques ceux qui prônent la libération immédiate des otages, tout en faisant preuve d’empathie à l’égard des souffrances des habitants de Gaza. Il s’agit d’une tentative d’éteindre les voix en faveur de la coexistence et de la compréhension des peuples au Moyen-Orient, ce qui est exactement l’objectif de l’Iran qui souhaite déstabiliser notre région.
Un an après le massacre du 7 octobre, malgré les faits, les images et les témoignages, l’existence des otages, au sein même des médias, s’est rapidement effacée, au profit d’un narratif forgé par le Hamas.
Pourtant, au-delà de l’horreur des faits commis par une organisation terroriste islamiste aux moyens d’état, la riposte israélienne a fait face à un bouclier informatif favorable au Hamas : une armée médiatique s’est levée, pas seulement au sein des pays arabes mais dans le monde entier. Alimentant l’opinion publique à coups de dépêches, d’accusations, de témoignages, une propagande mondialement multidiffusée, de manière instantanée sur des thématiques choisies s’est mise en place pour gagner la guerre des cœurs et des images.
Que dire de plus : perte de valeurs, de sens, des mots, du contexte. En tant que Porte-parole d’Israël en France, je m’interroge. Le 7 octobre est aussi une date noire pour l’information.
Mais je suis convaincu que le Hamas ne gagnera pas cette guerre médiatique contre vous. Ici, en France, nous ne normaliserons pas le récit du Hamas. Nous nous en tiendrons aux faits et ne laisserons pas réécrire l’Histoire par ceux qui hurlent le plus fort. Nous ne laisserons pas non plus le Hamas nous monter les uns contre les autres. Au contraire, nous continuerons à nous rassembler pour obtenir la libération des otages et à plaider, ensemble, pour la paix et la stabilité de notre région.
Hen Feder, porte-parole de l’ambassade d’Israël en France