Israël et le Hezbollah poursuivent leurs attaques sans relâche

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L’Etat hébreu a lancé mardi de nouvelles vagues d’attaques aériennes au Liban, tandis que le Hezbollah a poursuivi ses tirs de roquettes et de missiles vers le territoire israélien, sans qu’aucun espoir d’apaisement apparaisse.

« Le Hezbollah n’aura droit à aucun répit, nous allons intensifier nos opérations offensives » : le général Herzi Halevy, chef d’état-major de l’armée israélienne, a ainsi établi mardi une feuille de route très claire. Sur le terrain, Tsahal a, pour deuxième journée consécutive, lancé au moins trois vagues d’attaques aériennes dans le sud du Liban et la vallée de la Bekaa plus au nord , dans le cadre d’une opération surnommée les Flèches du Nord. Ces attaques ont fait plus de 560 morts en deux jours, selon des sources hospitalières libanaises.

Malgré ses pertes, le Hezbollah maintient la pression. La milice chiite, soutenue et armée par l’Iran, a tiré une série de salves de quelque 150 roquettes et missiles vers le nord d’Israël. L’immense majorité de ses engins ont été interceptés par la défense aérienne israélienne, tandis que d’autres sont tombés en mer ou dans des secteurs non habités. Une dizaine de personnes ont été blessées et plusieurs habitations ont été détruites ou endommagées.

La facture des dégâts

Au total, le coût des dégâts matériels provoqués par le Hezbollah depuis que ce mouvement a entamé ses attaques contre Israël en solidarité avec le Hamas, s’élève à 300 millions de dollars, selon une première estimation du Fonds de compensation.

Ce calcul d’un organisme officiel comprend les réparations des bâtiments, les incendies de voitures, la réfection des routes et des infrastructures, touchés par les roquettes, ainsi que les conséquences des feux de champs pour l’agriculture. Pour ce qui est des localités israéliennes situées près de la bande de Gaza soumises aux tirs de roquettes du Hamas, la facture s’élève à 400 millions de dollars.

Ces dommages se sont aggravés ces derniers jours sur le front libanais à la suite d’une brusque escalade des violences provoquée par l’explosion la semaine dernière de bipeurs piégés utilisés par les membres du Hezbollah et l’élimination de plusieurs hauts responsables de la branche militaire du mouvement chiite lors d’un raid aérien israélien à Beyrouth. Une autre de ces tentatives d’« élimination ciblée » a eu lieu mardi à Beyrouth contre le responsable du programme des missiles du Hezbollah, Ibrahim Kabisi.

« Coups durs pour le Hezbollah »

Pour Yoav Gallant, le ministre israélien de la Défense, Tsahal a ainsi asséné les « coups les plus durs subis par le Hezbollah depuis sa création ». Il ajoute : « Nous avons réussi à rendre inutilisables des milliers de roquettes et de missiles » à la suite d’attaques contre plus de 1.600 cibles militaires du Hezbollah disséminées au Liban.

Benyamin Netanyahou, cité par les médias, a également tiré un bilan très positif de ces raids aériens. Pour le Premier ministre, cette offensive, en affaiblissant le Hezbollah, pourrait convaincre Yahya Sinwar, le chef du Hamas, de se montrer plus souple dans les négociations sur la libération des 100 otages détenus dans la bande de Gaza par le mouvement islamiste palestinien, et sur un cessez-le-feu.

Depuis des semaines, les discussions sont dans l’impasse. « Mais les attaques israéliennes ont changé les règles du jeu, Yahya Sinwar est sur le point de perdre un précieux allié », confirme Giora Eiland, un ancien chef des renseignements militaires. Difficile de savoir pour le moment si ce scénario relève d’un voeu pieux…

L’inconnue iranienne

Pour le moment en tout cas, Hassan Nasrallah, le chef du Hezbollah, se retrouve très seul : il a perdu presque tous les plus hauts responsables de la branche militaire de son organisation, sans compter 558 autres membres du Hezbollah tués par Tsahal.

Selon les commentateurs israéliens, la grande inconnue porte désormais sur l’Iran, qui parraine le Hezbollah. Téhéran pourrait pousser Nasrallah à poursuivre sa course en avant en attaquant dans la région de Tel-Aviv, ce qui ne manquerait pas de provoquer des bombardements massifs à Beyrouth dans les quartiers chiites, comme cela avait été le cas lors de la dernière guerre du Liban en 2006.

Les responsables israéliens hésitent, eux aussi, à sauter le pas d’une possible offensive terrestre dans le sud du Liban, sur le modèle utilisé depuis le 7 octobre dans la bande de Gaza, avec des attaques aériennes tous azimuts destinées à préparer le terrain à des unités d’infanterie.

Pascal Brunel (Correspondant à Tel-Aviv)

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