Ibrahim Aqil, un important chef du Hezbollah a été tué ce vendredi dans une frappe israélienne sur la banlieue sud de Beyrouth, au moment où le front de la guerre à Gaza se déplace vers le Liban. L’homme serait également l’un des leaders de la force Al-Radwan, une unité d’élite du mouvement chiite libanais.
Trois jours après la grande opération des «bipeurs et des talkies-walkies piégés» imputée au Mossad contre le Hezbollah, Israël a de nouveau frappé le mouvement libanais, dans la banlieue sud de Beyrouth, ciblant notamment Ibrahim Aqil, l’un des chefs de l’unité d’élite Al-Radwan, qui a été tué dans l’attaque. Cette dernière aurait également tué une dizaine de commandants du Hezbollah, selon l’armée israélienne.
Selon une source proche du Hezbollah, ce responsable était le chef du puissant commando libanais. Il venait de succéder à Fouad Chokr, qui avait été tué dans une frappe similaire sur la banlieue sud de Beyrouth, bastion du Hezbollah, le 30 juillet dernier. Ibrahim Aqil, alias Tahsin, était notamment recherché par les Etats-Unis pour son rôle dans les attentats contre l’ambassade des Etats-Unis à Beyrouth en avril 1983, qui a tué 63 personnes, et contre les Marines américains en octobre 1983, qui avait tué 241 militaires.
Le chef de l’unité d’élite du Hezbollah éliminé
Considérée comme l’unité d’élite du Hezbollah, la force Al-Radwan est un commando militaire surentraîné, déployé sur les zones de conflit où est impliqué le mouvement chiite. Les combattants d’Al-Radwan sont notamment positionnés, entre autres, dans le sud du Liban, proche de la frontière avec Israël, alors que les combats font rage depuis près d’un an et le début de la guerre à Gaza. La mission principale d’Al-Radwan consisterait à lutter contre les tentatives d’offensives israéliennes sur le territoire libanais et à mener des infiltrations dans le nord d’Israël.
Al-Radwan serait né en 2006, sous l’impulsion d’Imad Mougnieh, un des plus hauts dirigeants du Hezbollah, mort en 2008. Depuis sa création, son objectif est la défense du territoire sud-libanais face au voisin israélien. Selon le centre de recherche israélien Alma, spécialisé dans les questions de sécurité, le commando portait à l’origine trois noms différents : Unité 125, Force rapide d’intervention et Unité d’intervention. La force spéciale aurait finalement pris le nom d’Al-Radwan en mémoire du stratège militaire Hajj Radwan, assassiné dans la capitale syrienne en 2008 dans un attentat imputé au Mossad.
Une formation poussée
Des sources israéliennes estiment que le mouvement compterait environ 2.500 combattants, tandis que le Hezbollah prétend en détenir 10.000. La principale force du commando résiderait dans sa formation poussée. La qualité de leur entraînement serait nettement supérieure à celle d’un combattant moyen du Hezbollah, et serait prise en charge par les «Sabeerin Commandos», un bataillon de la force iranienne Al-Qods, une branche du corps des Gardiens de la révolution islamique.
Toujours selon des sources israéliennes, les combattants d’Al-Radwan seraient formés à différentes techniques de combat, à l’utilisation d’explosifs, et au tir de précision. Ils bénéficieraient également d’un entraînement sportif de haut niveau. Une formation globale qui ferait de ces guerriers un atout précieux pour le Hezbollah, considéré comme l’une des principales forces paramilitaires de la région.