Tariq Ramadan condamné en appel pour viol en Suisse à 3 ans de prison

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L’islamologue Tariq Ramadan va recourir au Tribunal fédéral suisse après sa condamnation pour viol à trois années de prison, dont une ferme, accusé par une femme d’un viol remontant à 2008.

L’islamologue suisse Tariq Ramadan va recourir au Tribunal fédéral suisse après avoir été condamné pour la première fois pour viol d’une femme par la justice genevoise, ont indiqué ses avocats suisses.

«Il reviendra au Tribunal fédéral d’arbitrer cette affaire, de ramener la justice dans son sillon et restituer l’innocence d’un homme», ont affirmé Me Yaël Hayat et Me Guerric Canonica, dans une déclaration à l’AFP. L’islamologue suisse Tariq Ramadan a été condamné en appel en Suisse pour viol et contrainte sexuelle à une peine de prison de trois ans, dont un an ferme, a indiqué la justice genevoise mardi.

Ce recours intervient après la décision de la Cour de justice de Genève qui a «annulé le jugement du tribunal correctionnel du 24 mai 2023 en reconnaissant Tariq Ramadan coupable de viol et de contrainte sexuelle pour la quasi-totalité des faits dénoncés». «Ces faits sont survenus à Genève dans la nuit du 28 au 29 octobre 2008, date à laquelle la plaignante a subi un viol et des actes d’ordre sexuel», ajoute la justice.

Une emprise comparée à un «syndrome de Stockholm»

L’arrêt, daté du 28 août 2024, est susceptible de recours, dans un délai de 30 jours, auprès du Tribunal fédéral, qui est la Cour suprême de la Confédération. Le procès en appel s’est tenu fin mai à Genève. Le procureur avait requis trois ans de prison dont la moitié ferme, et évoqué la notion d’«emprise» exercée par Tariq Ramadan, 62 ans, comparée à un «syndrome de Stockholm» chez la plaignante. Tariq Ramadan, figure charismatique et contestée de l’islam européen, nie-lui tout acte sexuel et avait plaidé l’acquittement. Convertie à l’islam, la plaignante, «Brigitte», qui se fait appeler de la sorte pour se protéger de menaces, a assuré devant les juges qu’il l’avait soumise à des actes sexuels brutaux accompagnés de coups et d’insultes dans la chambre de l’hôtel genevois où il séjournait, la nuit du 28 octobre 2008.

«Plusieurs témoignages»

En mai 2023, à l’issue d’un premier procès très médiatisé et qui s’était déroulé dans une ambiance très tendue, Tariq Ramadan avait été acquitté en première instance. Les juges avaient alors estimé qu’il n’y avait pas de preuve contre lui dans cette affaire. Le Tribunal correctionnel de Genève avait également fait valoir les témoignages contradictoires et les «messages d’amour» envoyés par la plaignante.

Les trois juges de la chambre d’appel et de révision ont eu une tout autre appréciation des faits, retenant cette fois «que plusieurs témoignages, certificats, notes médicales et avis d’experts privés concordent avec les faits dénoncés par la plaignante», selon la Cour de justice. Aussi, «les éléments recueillis par l’instruction ont ainsi emporté la conviction de la chambre quant à la culpabilité du prévenu», indique le communiqué.

Nuit dans un hôtel

La plaignante avait indiqué durant l’enquête avoir connu Tariq Ramadan lors d’une séance de dédicaces quelques mois auparavant. S’en était suivie une correspondance de plus en plus intime sur des réseaux sociaux. Les deux protagonistes ont affirmé devant les juges genevois avoir passé la nuit ensemble dans la chambre d’hôtel, qu’elle avait quittée tôt le matin pour rentrer à son domicile. Mais leurs versions des faits diffèrent.

Tariq Ramadan a affirmé s’être laissé embrasser avant de mettre fin à l’échange et a accusé la plaignante de vouloir se venger pour avoir été «éconduite». La plaignante avait porté plainte dix ans après les faits. Selon l’accusation, c’est le fait que des femmes ont porté plainte en France en 2017 contre l’islamologue qui a poussé «Brigitte» à en faire de même en Suisse.

Source lefigaro

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