Alors que certains opposants au Front populaire martèlent que Léon Blum doit se retourner dans sa tombe, son arrière-petit-fils Antoine Malamoud leur répond de façon cinglante et précise.
Depuis la constitution du nouveau Front populaire, la figure de Léon Blum, qui dirigea le Front populaire en 1936, est invoquée, à gauche pour s’en revendiquer les héritiers, ailleurs – de Renaissance au RN en passant par Bernard Cazeneuve – pour dénoncer une trahison du socialiste historique.
Lors de sa conférence de presse lançant la campagne législative de son camp, Emmanuel Macron lui-même a dit : « S’il y en a un qui doit se retourner dans sa tombe aujourd’hui, c’est Léon Blum, en pensant qu’on a appelé “Front populaire” une alliance électorale qui permettra de donner 300 circonscriptions à LFI, et donc à des gens qui ont assumé très clairement de ne pas condamner l’antisémitisme : ce n’est pas ça, le Front populaire, ça a un sens dans notre histoire, ça a un rôle, ça a une dignité ».
Antoine Malamoud dénonce une « série de contresens »
De quoi irriter l’arrière-petit-fils de Léon Blum, Antoine Malamoud, qui a fait une cinglante mise au point en réponse à Bernard Cazeneuve dans un texte publié par Mediapart. Il dénonce une « série de contresens » et rappelle que le Front Populaire est « l’expression électorale, puis gouvernementale, en 1936, du Rassemblement Populaire créé en 1934, après les émeutes de février, pour faire face, justement, à la menace fasciste. Il s’appuie sur l’accord unanime entre dix organisations. Croit-on que cet accord, entre le PCF et la SFIO de Blum, notamment s’est fait facilement, sans débats ni polémiques ? », interroge Antoine Malamoud.