Un professeur a été mis à pied par le lycée catholique Saint-Louis à Crest (Drôme) pour avoir proposé à ses élèves de poser nus afin de se mobiliser pour la paix en Palestine. Une enquête a été ouverte pour « tentative de corruption de mineurs ».
Un professeur remplaçant d’un lycée privé catholique de Saint-Louis de Crest, dans la Drôme, fait l’objet d’une enquête préliminaire pour «tentative de corruption de mineurs», a annoncé ce mardi 21 mai le procureur de la République de Valence, Laurent de Caigny à Libération. Selon celui-ci, cet enseignant remplaçant, qui s’est exprimé dans un premier temps dans le Dauphiné libéré, «aurait fait la proposition aux élèves de poser nus contre la guerre en Palestine et de poster la photo sur les réseaux».
Saisi par la direction de l’établissement qui a mis à pied l’enseignant, le parquet a lancé une procédure judiciaire. Pour l’heure, «une plainte a été formée», précise Laurent de Caigny qui a également reçu les témoignages écrits de «deux, trois élèves présents en classe ce jour-là».
Enseignant la littérature dans son lycée depuis janvier, Martin Gardey de Soos se présente auprès de Libé comme un «fervent catholique, comédien et pacifiste de presque 45 ans». Le 17 mai dernier, il a souhaité «pousser la réflexion sur la Pentecôte» en marge de son cours devant des élèves de première. Ne niant pas les faits, il aurait voulu conclure son cours en «proposant une action en solidarité avec la Palestine». Il indique avoir refusé la proposition d’un élève qui aurait dit «qu’ils pourraient tous s’embrasser». Il se serait néanmoins montré plus enclin au projet d’un autre lycéen qui «a proposé qu’on fasse une photo dénudés». L’enseignant aurait eu la même idée «en descendant de chez lui» le matin même avant d’arriver au lycée.
Les lycéens auraient «vivement réagi»
Une proposition «artistique et politique» qui «fait sauter la barrière de la pudeur pour montrer la fragilité humaine», explique l’enseignant qui a tenté de se présenter à l’élection présidentielle de 2017, sans réussir à rassembler les 500 parrainages. Les lycéens présents, «qui sont des mineurs» rappelle le procureur de la République, auraient «vivement réagi» raconte le remplaçant qui s’est ravisé et n’a pas pris de photos.
Malgré plusieurs essais, Libération n’a pas réussi à contacter la direction de l’établissement catholique qui a décidé de «suspendre ce professeur immédiatement après ce cours», précise le procureur. «J’ai été mis à pied», confirme le principal intéressé qui souhaite présenter «[ses] excuses à tous les parents». Ne semblant pas se rendre compte de la gravité des faits qui lui sont reprochés, il ajoute : «Je pense que la page de l’éducation nationale se tourne pour moi.»
Encore un malade !