Le milieu scientifique est en deuil après l’annonce du décès de Peter Higgs, prix Nobel de physique en 2013, et grand scientifique britannique à l’origine de la découverte du boson de Higgs. De son vécu, il laisse une trace indélébile dans la physique des particules et une preuve tangible que le cerveau humain peut s’aventurer aussi loin que dans les souterrains de l’Univers.
Peter Higgs est décédé lundi 8 avril dernier à Édimbourg en Écosse, à l’âge de 94 ans. Selon un communiqué de l’Université d’Édimbourg, le physicien né en 1929 à Newcastle, dans le nord de l’Angleterre, nous a quittés à la suite d’une « courte maladie », chez lui et paisiblement. Depuis, le monde scientifique est en berne. Un deuil pour toute la communauté internationale, l’occasion de rendre hommage au physicien hors pair et au professeur émérite, mais aussi à l’homme persévérant et d’une grande humilité.
La seizième et ultime particule du modèle standard
Sans lui, le monde scientifique serait peut-être encore dans une impasse. En 1964, alors que la science des particules s’interroge avec énormément d’inconnues sur la théorie du Modèle standard, et tente de dresser toutes les interactions nucléaires faibles et fortes existantes dans l’Univers, il manque une pièce ultime du puzzle. Dans la classification de toutes les particules subatomiques qui composent la matière, il y a un manque du côté des particules élémentaires. L’existence d’une particule de masse nulle plonge dans une route sans issue les recherches.
Lumière sur la matière noire et l’énergie sombre
Ironiquement, la théorie du Beson de Peter Higgs fut rejetée par la revue européenne Physics Letter. C’est en 1966 qu’elle trouve un écho dans la Physical Review Letters aux États-Unis, avec un document plus détaillé sur les propriétés de la particule. Grâce à des paragraphes jugés « cruciaux » dans la reconnaissance de la théorie par la communauté internationale, les travaux du physicien commencent à devenir sérieux, et former une clé de voute sur le Modèle standard.
De modèles mathématiques se formaient des preuves physiques qui allaient ouvrir de nouvelles perspectives dans la compréhension de la matière noire et de l’énergie sombre, dans la théorie des cordes et la révélation au sens plus général d’un monde conceptuel, invisible et imaginaire.
L’un des prix Nobel les plus attendus
Naturellement, Peter Higgs a été récompensé par ses travaux. Lui qui avouait se réjouir que ses théories soient validées de son vivant recevait en 2013 le prix Nobel de physique à Stockholm. La récompense ultime, qui faisait écho 30 ans plus tôt avec une première nomination, en 1980. La même année de son prix Nobel, Peter Higgs se faisait nommer par la Reine Elizabeth II à l’Ordre des compagnons d’honneur, une récompense du Royaume-Uni et du Commonwealth décernée dans les domaines de l’art, de la littérature, de la musique, des sciences, de la politique, de l’industrie ou de la religion.
À ce jour, la cérémonie des prix Nobel 2013 pour la physique reste l’une des plus médiatisées, et des plus rapidement délivrées. Tant bien même qu’elle venait récompenser les travaux d’un homme qui aura passé toute sa vie à tenter de mettre en lumière l’invisible et l’infiniment petit, pour expliquer quelque chose d’aussi visible et infiniment grand que l’Univers et la matière.