Le Premier ministre israélien, sûr du soutien de la population pour l’offensive contre Gaza, ignore les critiques et les appels à sa démission.
Impossible d’y échapper. Affiché sur des milliers de panneaux publicitaires à travers le pays et diffusé abondamment sur la Toile, le slogan accusateur « Tu es le chef, tu es coupable » s’adresse à Benyamin Netanyahou, désigné comme principal responsable du fiasco sécuritaire du 7 octobre. Financée par le vaste mouvement d’opposition au Premier ministre israélien, cette nouvelle campagne dénonce l’incapacité de ce dernier à anticiper l’attaque du Hamas et à protéger sa population. Elle n’a pas tardé à trouver des relais parmi les manifestants du samedi soir et dans la classe politique.
« Nous demandons des élections anticipées non seulement à cause des échecs passés, mais aussi à cause des échecs présents. Après cinq mois de guerre, aucune solution ne se profile », tonne Yaïr Golan, héros du 7 octobre qui tente d’incarner une alternative de gauche face à Netanyahou. Haut gradé de l’armée israélienne, cet ancien député du parti d’extrême gauche Meretz joue sur le glorieux passé des militaires travaillistes et sur l’implication des Israéliens de gauche dans Tsahal.
Le Premier ministre israélien essuie aussi les assauts répétés du président américain. Soutien de la première heure, Joe Biden multiplie ces dernières semaines les sorties incendiaires, en off ou face caméra. « Il fait plus de mal que de bien à son pays », a-t-il cinglé récemment en dénonçant les souffrances infligées à la population civile à Gaza. Enfonçant le clou, un rapport du renseignement américain rendu public le 11 mars affirme que la position du Premier ministre israélien se retrouve fragilisée après les pressions américaines et le risque d’une crise humanitaire dans la bande de Gaza. « La méfiance à l’égard de sa capacité à gouverner s’est accrue par rapport à son niveau déjà élevé avant guerre, et nous nous attendons à de grandes manifestations exigeant sa démission et de nouvelles élections », est-il écrit. Jeudi 14 mars, c’est le chef des démocrates au Sénat américain qui l’appelait à démissionner.
La politique de l’avant 7-octobre est difficile à justifier
Sur la défensive à l’international comme en interne, Netanyahou la joue droit dans ses bottes. A chaque intervention publique, il réaffirme sa détermination à poursuivre la guerre avec la même intensité, sans tenir compte des pressions diplomatiques. « Mes décisions sont soutenues par la majorité des Israéliens », a-t-il affirmé peu après la charge de Joe Biden. De fait, tous les sondages montrent un soutien massif à la guerre qu’il conduit à la tête d’un cabinet d’union nationale comprenant notamment son principal rival, le centriste Benny Gantz. 58 % des Israéliens souhaitent que Tsahal lance une offensive à Rafah, et 63 % se disent opposés à la tenue d’élections anticipées en pleine guerre. Dans le même mouvement, une large majorité de l’opinion rejette un accord à tout prix avec le Hamas et appuie la fermeté de Netanyahou dans les négociations avec le groupe armé pour la libération des otages en échange d’une trêve et de l’élargissement de centaines de prisonniers palestiniens.
Soutenu dans la guerre contre le Hamas, Netanyahou n’en enregistre pas moins un sérieux effritement de sa base électorale. La plupart des études d’opinion le placent loin derrière Gantz en cas d’élection. Ses alliés d’extrême droite subissant la même érosion, il serait incapable de former une coalition. « La grogne devrait s’amplifier dès que la guerre sera terminée. Je ressens une colère immense dans le peuple. A l’image de celle qui a frappé Golda Meir après la guerre de Kippour en 1973 », prédit Michael Milshtein, maître de conférences à l’université de Tel-Aviv. Etrillée par une commission d’enquête après le conflit contre l’Egypte, la Première ministre israélienne avait dû quitter la vie politique.
Avant même la fin des hostilités à Gaza, les charges s’accumulent contre Benyamin Netanyahou. Si l’incapacité à détecter les intentions du Hamas engage forcément la coresponsabilité du renseignement et de l’état-major de Tsahal, le Premier ministre devra justifier seul sa politique d’apaisement, depuis son retour au pouvoir à la fin des années 2000. A chaque attaque du Hamas, il a systématiquement calmé le jeu et refusé une opération terrestre significative. Après le grand affrontement de l’été 2014, il instaure un armistice de facto avec le Hamas. Commence alors la valse des valises de billets envoyées par le Qatar pour maintenir à flot l’économie gazaouie et embourgeoiser les cadres du Hamas. Averti par ses services qu’une bonne partie de ces fonds servent à construire des tunnels offensifs et à acheter des armes, Netanyahou éconduit les cassandres et promet « des années de calme ». Jusqu’au bout, il continue de croire à son concept de « paix économique ». Quelques jours après le 7 octobre, il s’apprêtait à conclure un accord officieux avec le Hamas pour autoriser l’entrée de dizaines de milliers de travailleurs de Gaza en Israël.
Parce que la majorité des israeliens le soutient, parce qu’il est clair que le mouvement subversifs et la campagne anti-bibi est financé, dirigé, orchestré, financé par des organismes et gouvernements étrangers et agencé localement par la gauche israelienne progressiste anti-sioniste au service de ce « Nouvel Ordre Mondiale » que certains fous furieux veulent nous imposer!