Marco, 62 ans, a été agressé vendredi 1er mars 2024 dans le 20e arrondissement de Paris, alors qu’il sortait d’une synagogue. Au micro de BFMTV, il revient sur cette agression.
Une agression à caractère antisémite a eu lieu vendredi 1er mars, vers 17h30, dans le 20e arrondissement de Paris. Marco, 62 ans, sortait d’une synagogue quand il a été agressé par un homme qui lui a donné des coups de poing et de pied. Au micro de BFMTV, il revient pour la première fois sur les faits.
« Je suis ressorti de la synagogue, je me suis assis sur le rebord du trottoir de la synagogue et j’ai vu passer une personne qui m’a regardé fixement, qui avait l’air un peu excité », se souvient-il.
« C’est toi qui tues les gens à Gaza? »
Marco poursuit en indiquant que l’homme est passé, puis repassé trois minutes plus tard, s’adressant alors à lui: « C’est toi qui tues les gens à Gaza? ».
Marco lui répond: « Moi, je ne tue personne, je n’ai jamais tué personne ». Selon le sexagénaire, l’homme se met alors à le frapper. « Il m’a mis des coups de poing et un coup de tête et après, j’ai perdu connaissance », explique-t-il. Il ne se souvient plus de ce qu’il s’est passé après.
S’il a décidé de témoigner ce dimanche 3 mars au micro de BFMTV, c’est pour alerter sur la situation actuelle vécue par la communauté juive, mais aussi pour exposer les stigmates de son agression, encore bien visibles.
« J’ai le nez cassé, j’ai des ouvertures sur le front, des douleurs au niveau des joues, de la mâchoire aussi », souffle-t-il. Mais au-delà des blessures physiques, la victime se sent humiliée de ne pas avoir pu se défendre. « Je ne suis pas bien », insiste-t-il. »En tant qu’homme, je me sens frustré de ne pas avoir pu me défendre. Je me sens humilié, je me sens rabaissé. J’ai plus mal de ça, que la douleur physique. J’en ai marre, je ne me sens pas en France. Ça me fait penser à la Seconde Guerre mondiale, un retour du nazisme. Un nouveau nazisme », déclare-t-il. L’auteur présumé de l’agression a pris la fuite à pied.
Un « acte inqualifiable »
Sur le plateau de BFMTV, Delphine Horvilleur, écrivaine et femme rabbin, a adressé ses pensées à « cet homme et à toute sa famille ». « Ça m’émeut, pas en tant que juive, mais comme chacun d’entre nous devrait être révolté par ce qui arrive à cet homme et par la menace qui pèse sur tant de gens aujourd’hui », explique-t-elle.
De son côté, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a indiqué samedi 2 mars sur son compte X (anciennement Twitter) que tout était « mis en œuvre pour retrouver l’auteur de cet acte inqualifiable ».
Les investigations concernant cette agression sont confiées au commissariat du 20e arrondissement sous la qualification de « violence suivie d’incapacité n’excédant pas 8 jours commise en raison de la race, l’ethnie, la nation ou la religion ».