La récente mise au jour d’un artefact phénicien, en or, à Jérusalem, datant de 3 000 ans, offre un aperçu fascinant sur les interactions entre les Phéniciens et les habitants de Jérusalem. Il a été découvert il y a dix ans, mais n’a été reconnu que récemment pour ses profondes implications historiques. En effet, cette découverte apporte une preuve matérielle des échanges culturels et renforce la véracité historique des textes anciens, offrant une nouvelle perspective sur le passé complexe de la région.
La découverte archéologique récente à Jérusalem, menée par l’Armstrong Institute of Biblical Archaeology et dirigée par le défunt Dr. Eilat Mazar de l’Université hébraïque, a mis en lumière un pendentif en or datant de 3 000 ans, attribué à la civilisation phénicienne. Cet objet, de 4 mm de côté, révélé au public dans le cadre de l’exposition « King David and Solomon Discovered » à l’Armstrong Auditorium en Oklahoma, représente non seulement un artefact significatif par sa rareté et son ancienneté, mais souligne également l’importance des échanges culturels et commerciaux entre les Phéniciens et les habitants de Jérusalem durant l’ère du Premier Temple. Cette trouvaille, par son contexte archéologique au 10ème siècle avant notre ère, offre une preuve tangible des interactions décrites dans les textes bibliques, enrichissant ainsi notre compréhension des dynamiques historiques de la région.
Un trésor phénicien dévoilé à Jérusalem
Le pendentif en question a été mis au jour dans la zone de l’Ophel, au sud du mont du Temple à Jérusalem. Cette aire s’étend entre la Cité de David et le mur sud de l’enceinte du Temple. Historiquement, cette région a joué un rôle crucial dans le développement urbain et spirituel de Jérusalem. Elle servait de lien entre les zones résidentielles et religieuses de la ville antique. L’Ophel contient des vestiges datant de diverses périodes de l’histoire de Jérusalem. Sa proximité avec le site du Premier Temple en fait un lieu d’une importance capitale pour comprendre la complexité historique et spirituelle de Jérusalem.
Le Premier Temple, ou Temple de Salomon, était un édifice monumental érigé au Xe siècle avant notre ère. Il constituait le centre spirituel et le cœur de la pratique religieuse des israélites, abritant l’Arche de l’Alliance. La construction du Temple symbolisait l’unification des tribus d’Israël sous un seul royaume et une seule foi, et sa splendeur reflétait la prospérité et la puissance du royaume sous le règne de Salomon. Le Temple servait non seulement de lieu de culte, mais aussi de centre politique et judiciaire. Il renforçait le rôle de Jérusalem comme capitale du royaume israélite.
La découverte du pendentif phénicien dans la zone de l’Ophel s’inscrit dans ce contexte riche et multidimensionnel. Dirigées par le Dr. Eilat Mazar de l’Université hébraïque, les fouilles qui ont mené à cette trouvaille ont été entreprises dans le but d’explorer les couches les plus anciennes de Jérusalem et de révéler des artefacts pouvant éclairer les périodes bibliques et post-bibliques de la ville. La présence du bijou en or souligne l’importance du site dans les échanges culturels et commerciaux qui se déroulaient à Jérusalem.
Implications culturelles et historiques pour Jérusalem
La découverte du pendentif phénicien à Jérusalem enrichit considérablement notre compréhension des échanges interculturels dans l’Antiquité. Selon le Dr. Eilat Mazar, chef de l’expédition archéologique, cette trouvaille « atteste de manière indubitable des interactions sophistiquées entre les Phéniciens et les israélites, soulignant l’importance de Jérusalem comme un carrefour culturel et commercial majeur de l’époque ». Les compétences en métallurgie des Phéniciens, reconnues à travers le bassin méditerranéen, trouvent ici une manifestation tangible.
Le bijou illustre la finesse de leur artisanat et leur capacité à créer des objets de grande valeur esthétique et symbolique. Les références bibliques aux contributions du roi Hiram de Tyr à la construction du Premier Temple se voient ainsi corroborées par des preuves matérielles. Elles établissent un lien direct entre les récits scripturaires et le contexte archéologique de Jérusalem.
L’importance de cette découverte dépasse le cadre de la simple validation des textes anciens. Le professeur Amir Golani, expert en bijoux de l’âge du fer au sein de l’Autorité des Antiquités Israéliennes, l’admet. « Le pendentif ne représente pas seulement une preuve de l’habileté phénicienne en matière de métallurgie. Il témoigne également des réseaux d’échange et de l’influence culturelle qui s’étendaient bien au-delà des frontières politiques de l’époque ».
En effet, cet objet phénicien à Jérusalem met en lumière les dynamiques complexes d’interaction entre les peuples de l’Antiquité. Le commerce, l’art et la religion s’y mêlaient étroitement. Jérusalem jouait sans conteste un rôle essentiel dans les réseaux commerciaux et culturels de l’époque.
Un lien entre le passé et le présent dans l’histoire de Jérusalem
La révélation de cet artefact au public, plusieurs années après sa découverte, résulte d’un processus minutieux d’analyse et de vérification. Fabriqué en électrum, un alliage naturel d’or et d’argent, le pendentif présente une forme qui évoque un panier. Cette caractéristique, selon les experts, atteste de son origine phénicienne. Les Phéniciens sont célèbres pour leur habileté dans l’art de la métallurgie et leurs échanges commerciaux à travers la Méditerranée.
L’objet confirme l’idée d’une connexion directe entre les Phéniciens et la ville sainte durant le règne de Salomon. Cette pièce, la plus ancienne de ce type jamais trouvée à Jérusalem, illustre les influences mutuelles entre ces deux civilisations.
La présentation de ce pendentif transcende la simple découverte archéologique pour devenir un symbole de la quête incessante de savoir et de compréhension de notre passé collectif. À mesure que chercheurs et amateurs explorent plus avant les origines et la signification de cet objet, ils réaffirment la richesse et la complexité de l’histoire de l’humanité qui se déploie à travers les âges. Les travaux de Nagtegaal, qui trouveront leur place dans la publication « Les fouilles de l’Ophel au sud du mont du Temple, 2009-2013 : Rapports finaux volume III », offrent la promesse d’éclairages renouvelés sur cette époque.
Source : Armstrong Institute of Biblical Archaeology
Laurie Henry