Deux Cagnois de 17 ans ont été condamnés ce mercredi par le tribunal pour enfants de Grasse pour « injure publique en raison de la religion », mais relaxés pour « apologie publique de crime ou de délit ». Les faits remontent au 31 octobre.
Le 31 octobre, dans une rame du métro parisien, un groupe d’adolescents avait entonné des chants haineux et ouvertement antisémites. Parmi eux, deux Cagnois de 17 ans. Poursuivis pour « injure publique en raison de l’origine, l’ethnie, la nation, la race ou la religion » et « apologie publique de crime ou de délit », ils ont été jugés, ce mercredi, par le tribunal pour enfants de Grasse. Ils ont été reconnus coupables pour les injures à caractère antisémite.
Leur sanction sera fixée lors d’une audience le 25 septembre. En ce qui concerne l’infraction la plus grave, l’apologie de crime ou de délit pour laquelle ils encouraient 5 ans d’emprisonnement, ils ont été relaxés.
Les faits remontent au soir d’Halloween. Il est 18h20 quand un groupe de jeunes gens très agités fait irruption dans une rame de la ligne 3 du métro parisien. Ils tambourinent aux portes et entonnent une série de chants haineux. Des insultes homophobes fusent. Les injures antisémites également.
« N… les Juifs et n… ta mère! Vive la Palestine ouais ouais! N… les Juifs et les grands-mères! On est des nazis et fiers! »
Scène filmée par un téléphone
Filmée par le téléphone portable d’une usagère, la scène, diffusée sur les réseaux sociaux, suscite l’indignation, trois semaines après les attaques du Hamas contre Israël et dans un contexte de regain d’actes antisémites en France.
Le 13 novembre, huit mineurs sont identifiés et interpellés. Le plus jeune n’a que 11 ans. En tentant de fuir la police du réseau ferroviaire ce 31 octobre, ils avaient eu la bêtise de gratifier les caméras de vidéosurveillance de doigts d’honneur.
Parmi eux, deux adolescents de Cagnes-sur-Mer. Ils étaient montés rencontrer des proches en région parisienne pendant les vacances de la Toussaint.
Ils nient avoir chanté
En garde à vue, les deux Azuréens, jusqu’alors inconnus de la police et de la justice, ont nié avoir chanté. Dénégations renouvelées ce mercredi devant le tribunal pour enfants de Grasse lors d’une audience à huis clos. En défense, Mes Audrey Vazzana et Charlène Vella-Malagoli ont plaidé la relaxe.
Le conseil représentatif des institutions juives (Crif) Sud-Est s’est constitué partie civile. Il a demandé et obtenu un euro de dommage et intérêt. Son conseil, Me David Rebibou, a plaidé « la banalisation affligeante de ces propos qui ont heurté la communauté juive et au delà. Nous avons affaire à des jeunes gens structurés, qui ne sont pas des voyous et ne sont pas radicalisés. Mais on craint toujours que ce type de propos favorise le passage à l’acte chez d’autres individus ».
Les autres mineurs mis en cause ont été ou seront jugés dans leur département de résidence. Le 2 janvier, un adolescent de 16 ans a été déclaré coupable d’injure publique en raison de la religion à Nanterre, dans les Hauts-de-Seine. Il a été relaxé pour les faits d’apologie de crime contre l’humanité.