Depuis six ans, le prix Ilan Halimi récompense des jeunes pour leur lutte contre les stéréotypes et les préjugés racistes. Cette année, sept jeunes de la mission locale de Limoges ont été récompensés ce mercredi à Matignon pour leur court-métrage « Une nuit étoilée contre l’antisémitisme ».
Les trophées du Prix Ilan Halimi récompensent chaque année des projets luttant contre le racisme, l’antisémitisme et la haine anti-LGBT. Cette remise de prix du 14 février est la 6ᵉ cérémonie depuis la création de ce prix en 2018.
Le prix porte le nom d’Ilan Halimi, 23 ans, mort après avoir été enlevé, séquestré et torturé pendant 24 jours par un gang, parce qu’il était juif.
Portées par la DILCRAH, la Délégation interministérielle à la lutte contre le racisme et l’antisémitisme, ces cérémonies clôturent chaque année des appels à projets, ils étaient 45 cette année venus de toute la France.
🏆 Les 4 équipes lauréates du #PrixIlanHalimi honorées pour leurs projets engagés c/ racisme et antisémitisme, en présence du PM @GabrielAttal, des ministres @NBelloubet et @sarahelhairy et du #DILCRAH @OlivierKlein93 à @Matignon.
Une cérémonie placée sous le signe de l’espoir. pic.twitter.com/VTxaB0AADJ— DILCRAH (@DILCRAH) February 15, 2024
LeGrand Prix attribué à «Une nuit étoilée, contre l’antisémitisme »
Le jury a décerné le grand prix de ces trophées aux jeunes de la Mission locale de Limoges Métropole. Ils étaient huit à travailler sur ce court métrage avec le réalisateur limougeaud Renaud Fély. Quatre d’entre eux ont pu se déplacer à Paris pour recevoir leur prix, à savoir Rassimina Mansoib – étudiante en droit,Maël Garnery – actuellement à la recherche d’un emploi dans l’audiovisuel, Florian Renon – en contrat d’animation depuis à la Mission locale, Ian AlbanDjaotombo – à la recherche d’un emploi dans le commerce.
Encadrés par l’équipe de la Mission locale, ces quatre jeunes et leurs camarades, Lucas Courty, Morgan Cholieu, Dany Toihirou et Radia Chegri, ont scénarisé, tourné et monté ce court-métrage de cinq minutes pendant une petite semaine, avec le soutien pédagogique du réalisateur Renaud Fely et de Passeurs d’images, un dispositif d’éducation aux images qui s’adresse prioritairement aux jeunes âgés de moins de 25 ans sur le hors temps scolaire.
Le court-métrage désormais primé « une nuit étoilée contre l’antisémitisme » a vocation à devenir un document pédagogique auprès des académies pour être diffusé en classe.
La cérémonie s’est tenue à l’Hôtel de Matignon parGabriel Attal, Premier ministre, en présence de Nicole Belloubet, ministre de l’Éducation nationale (ancienne rectrice de Limoges) et de la Jeunesse,Sarah El Haïry, ministre déléguée chargée de l’Enfance, de la Jeunesse et des Familles, Émilie Frèche,présidente du jury, Olivier Klein, délégué interministériel à la DILCRAH et le jury.Les finalistes ont reçu leur prix après une présentation de leurs projets en expliquant leur démarche, la génèse de leur action, la pertinence de celle-ci et les effets qu’elle a pu produire.
Dans un bref discours, les jeunes ont exprimé leur volonté d’œuvrer autour d’eux contre toute forme de racisme, d’antisémitisme, de haine de l’autre parce que différent.
Trois autres projets ont été récompensés :
- «Les déportés de Saint-Malo». Des élèves de deux classes de Terminale du lycée Jacques Cartier de Saint-Malo se sont lancés dans un travail de mémoire visant à retracer l’histoire et le parcours des 63 hommes, femmes et enfants déportés de la ville.
- «Le procès fictif»du BDE de la faculté de droit d’Aix Marseille.
- le clip de sensibilisation«On dit non»des élèves du lycée Aragon-Picasso de Givors.
Un parcours de sensibilisation
Mardi, les jeunes ont été reçus par Aurore Berger, ministre déléguée chargée de l’égalité entre les femmes et les hommes et de la lutte contre les discriminations.
Ils ont ensuite assisté à une cérémonie commémorative à Sainte-Geneviève des Bois où Ilan Halimi a été retrouvé agonisant le 13 février 2006, le long des voies du REC C. Un moment particulièrement émouvant bien sûr pour les jeunes Limougeauds. D’abord hésitant, le groupe a pris la parole pour honorer cette mémoire et envoyer un message de vigilance auprès des jeunes.
Ils ont aussi visité l’exposition Ginette Kolinka « itinéraire d’une survivante d’Auchwitz » et l’Assemblée nationale, pendant ce cours séjour parisien.