“C’est avec une grande déception que l’Exécutif des Musulmans de Belgique et le Conseil de Coordination des Institutions Islamiques de Belgique prennent connaissance de l’arrêt rendu aujourd’hui à Strasbourg”, réagissent les deux organisations musulmanes mardi soir. Elles envisagent dès lors un appel devant la Grande Chambre de la Cour.
“Les libertés religieuses garanties par la déclaration universelle des Droits de l’Homme des Nations Unies et la convention européenne des Droits de l’Homme sont constamment l’objet de restrictions lorsqu’il s’agit des libertés religieuses des musulmans par l’adoption des nouvelles lois et des décisions de justice qui viennent les confirmer”, dénoncent les deux organisations. “La communauté musulmane de Belgique s’inquiète et se demande jusqu’où vont encore aller ces restrictions concernant leurs libertés religieuses qui renforcent par ailleurs le sentiment de rejet et le traitement discriminatoire dont elle est victime”, ajoutent-elles.
Selon les deux organisations, la Grande Chambre pourra constater que la Cour “a ignoré à tort les obstacles fondamentaux et pratiques que l’interdiction crée pour les musulmans en Belgique.”
De son côté, l’Association juive européenne (EJA) se dit “profondément choquée” par cet arrêt “qui va à l’encontre des droits de l’Homme, de la liberté de religion et de culte des juifs et des musulmans.”
“La détermination implicite du verdict déformé est que les droits de ces citoyens à la liberté de religion et de culte sont encore moins importants que ceux des animaux”, critique le président de l’EJA, le rabbin Menachem Margolin, cité dans un communiqué. “L’Association juive européenne appelle le gouvernement belge et tous les autres gouvernements et parlements du continent à prendre immédiatement toutes les mesures nécessaires pour modifier cette décision discriminatoire à l’égard des juifs et des musulmans.”
Dans une lettre envoyée aux chefs d’État européens, le “European Leader’s Forum for Combatting Antisemitism” de l’EJA appelle les gouvernements et les parlements “à promulguer les lois qui s’engagent à maintenir la liberté de religion et de culte des citoyens du continent, y compris l’abattage casher et halal.”