Intelligentes et jolies, les deux Israéliennes jouent d’inséparables colocs dans une série comico-romantique sur Arte.tv. L’occasion de découvrir Rotem Sela et Naomi Levov, déjà des stars dans leur pays.
D‘un côté, Dana, une gynécologue plus disponible pour son chef de service que pour un potentiel petit ami. De l’autre, Murray, une prof de cinéma pour qui les histoires d’amour ne se passent jamais, hélas, comme dans les comédies romantiques. Derrière l’attachant tandem de trentenaires de Dana & Murray, une série israélienne à voir sur Arte.tv : Rotem Sela (Dana), méga-star dans son pays, et la magnétique Naomi Levov (Murray), toutes deux récompensées pour leur interprétation dans des séries remarquées ces dernières années. Portraits de deux chics filles.
Rotem Sela, l’actrice du moment
« Gal Gadot, qui ? » Dans un article de 2022, le quotidien israélien Haaretz se demandait comment Rotem Sela, 40 ans, était devenue « l’actrice la plus connue du moment en Israël ». Première explication : elle ne s’est rien interdit. Mannequin (dès l’âge de 15 ans), animatrice de télé-réalité (Rising Star…), Instagrameuse au 1,2 million de followers, Rotem Sela s’est surtout taillé une place de choix dans le paysage sériel israélien depuis une dizaine d’années, enchaînant des rôles aussi différents qu’une ultra-orthodoxe dans Autonomies (2018), dystopie signée par les créateurs des Shtisel, ou une agente spéciale dans la série policière Jerusalem (2021).
Si le public français n’a pas eu l’occasion de la découvrir dans la romcom Beauty and the Baker (2013-2021) qui l’a fait connaître − un rôle de mannequin décroché après le retrait du top model Bar Refaeli du projet −, impossible de l’oublier après l’avoir vue au festival Séries Mania 2023 dans le drame sociétal A Body That Works. Dans cette série qui sonde le mal-être d’une jeune femme infertile tissant des liens forts avec la mère porteuse de son futur enfant, sa performance lui avait valu (avec sa partenaire Gal Malka) le prix de la meilleure actrice.
Pas là (juste) pour plaire, l’actrice avait aussi fait le buzz en 2019 lorsqu’elle avait défendu les droits des Arabes israéliens en pleine campagne des législatives, faisant réagir au sommet de l’État hébreu. Surexposée, Rotem Sela ? Certainement, reconnaît dans l’article de Haaretz Stav Idisis, créatrice de Dana & Murray, qui lui prête néanmoins « une nature de star qu’on voit très peu en Israël ».
Naomi Levov, coloc un jour, coloc toujours ?
Bien identifié par le public israélien, le visage de Naomi Levov, 37 ans, ne s’oublie pas lui non plus. En 2014, la native de Jérusalem incarne dans le long-métrage Yona la poétesse Yona Wallach, icône des années 1970 et 1980 marquée par des séjours en hôpital psychiatrique.
Malgré quelques incursions dans des registres plus éloignés (la comédie satirique politique Motek Bool BaEmtza, en 2021), Levov semble s’épanouir dans les rôles de marginales. Elle explose dans la première comédie sans tabou sur l’autisme On the Spectrum, auréolée du grand prix à Séries Mania 2018 (puis diffusée un temps sur france.tv). Grâce à sa performance dans le rôle d’une jeune femme autiste, hyper sensible, vivant en colocation, elle décroche le prix de la meilleure actrice au festival de télévision de Monte-Carlo 2019.
Naomi Levov rejoue le coup de la meilleure copine instable dans Dana & Murray. Impression de redite ? Oui et non, tant la même fascination opère devant sa manière de camper les filles « attachiantes », avec un supplément d’âme et une étincelle dans le regard qui s’allume ou s’éteint sur commande. On lui souhaite néanmoins d’avoir quitté la coloc avant ses 40 ans.