Après Shabour, Balagan et Boubalé, le chef israélien star Assaf Granit inaugure Kapara, à deux pas de la Place Vendôme. Les assiettes y sont solaires, et l’ambiance joyeuse.
Avec une douzaine d’adresses à travers le monde, Assaf Granit n’en finit plus de conquérir le cœur des gastronomes avides de cuisine levantine, de Berlin à Jérusalem. Déjà couronné d’une étoile au Michelin pour son (désormais mythique) restaurant Shabour, le chef israélien ouvre aujourd’hui une quatrième table parisienne dans le quartier des Tuileries, à quelques pas de la place Vendôme. Les connaisseurs se demanderont où est passé Balagan, et ils trouveront leur réponse rue d’Alger : Kapara remplace dorénavant l’ancien restaurant. Dans la continuité de son prédécesseur, au succès fou, l’esprit est toujours à la fête. Le menu, lui, fait honneur aux origines moyen-orientales du chef, mêlées à d’autres inspirations (françaises, italiennes ou japonaises). Et c’est Zohar Sasson, compatriote d’Assaf Granit, qui prend les commandes de la cuisine, où elle compose des assiettes méditerranéennes originales, teintées d’un orientalisme contemporain.
Ce soir-là, comme tous les autres — quel que soit le moment de la semaine —, la musique résonne et laisse vite place à la fête, la vraie, comme seuls les établissements d’Assaf Granit savent le faire. Des bouteilles de vin, des cocktails revigorants, des bruits de casserole et une envie palpable de s’amuser en chœur, dans un décor chaleureux, ponctué de bois, de velours et de mosaïques. Les serveurs animent la soirée et les clients se perchent sur les tables pour danser. Balagan est mort, vive Kapara.
Pendant ce temps, à notre table (plus sage), l’heure est à la dégustation. Le repas s’ouvre sur les « Bulles de Tomer » (co-créateur des restaurants d’Assaf Granit), un vin pétillant acidulé. Pour l’accompagner, le Kubane, un pain brioché addictif, servi tiède, avec du tahini à l’ail rôti et une crème à la tomate brûlée. Deux cocktails viennent ensuite nous réjouir : un mocktail tonique au fruit de la passion ainsi qu’une recette hivernale à la framboise et au gin aromatisé au sapin. Pour amorcer le généreux festin, de très frais sashimis de sériole à la mûre et à la figue — notre coup de cœur —, complètent une polenta champignon-truffe servie en bocal. Puis, on goûte aux keftas de poulet, paprika et salade d’herbes, ainsi qu’au bar grillé à la savoureuse sauce harira, inspirée de la soupe marocaine traditionnelle. En dessert, le malabi aux noisettes et l’incontournable « Bénimousse » chocolat noir-huile d’olive achèvent la soirée sur une note légère et gourmande. La prochaine fois, c’est sûr, on reviendra pour faire la fête.