Le rappeur controversé, visé par une enquête pour incitation à la haine raciale, a vu ses deux concerts prévus à la fin de la semaine annulés par la préfecture de police.
On dit souvent que la musique adoucit les mœurs. Pour le préfet de Police de Paris, cette citation ne s’applique pas à Freeze Corleone. Le rappeur, souvent accusé d’antisémitisme et d’appels à la haine, ne pourra pas se produire les vendredis 24 novembre et samedi 25 novembre au Zénith de Paris.
La préfecture relève que son concert présente « des risques de troubles graves à l’ordre public » et parle d’un « artiste particulièrement controversé ». Ce dernier est notamment visé par une plainte pour « provocation à la haine raciale et injure à caractère raciste. »
« Contexte géopolitique particulièrement tendu »
Dans son arrêté, la préfecture pointe du doigt les « nombreuses références complotistes et antisémites » du rappeur. L’arrêté cite même plusieurs passages de ses morceaux comme « So Congo », « Bâton Rouge » ou encore « Shavkat », dans lequel il déclarait notamment qu’il « préfère être accusé d’antisémitisme que de viol comme Gerald Darmanin« .
Pour l’institution, ces paroles constituent une « provocation à la discrimination, à la haine ou à la violence à l’égard d’une personne ou d’un groupe de personnes« . Des faits constitutifs d’un délit « puni par l’article 24 de la loi du 29 juillet 1881 [Loi sur la liberté de la presse – NDLR]. »
Le préfet affirme donc qu’il est possible « que des propos antisémites, ou plus généralement attisant sciemment et explicitement la haine, qu’elle soit dirigée vers les juifs, les policiers ou la société […], soient tenus », lors des concerts du rappeur.
Ce n’est pas une première pour le natif des Lilas (Seine-Saint-Denis). Ce dernier avait déjà vu plusieurs de ses concerts annulés. Que ce soit en Suisse, à Montréal, ou plus récemment à Rennes en février 2023. Une décision annulée par le Conseil d’État.