Savez-vous combien de civils ont été tués durant la guerre en Syrie, entre 2011 et 2022 ? Savez-vous combien de civils ont été tués durant la guerre au Yémen, entre 2014 et 2017 ? Probablement pas.
Par contre, vous connaissez le nombre de civils tués dans la bande de Gaza, grâce au Hamas, qui nous a communiqué ses propres chiffres : 9 770 (à l’heure où nous mettons sous presse). Le Hamas serait donc devenu une agence de presse plus fiable que l’AFP et la BBC. Au fond, cela n’a pas d’importance, car ce qui compte, c’est que ce soit des Israéliens, et plus exactement des Juifs, qui portent la responsabilité de la mort de ces victimes civiles, qui plus est lorsqu’il s’agit d’enfants. Cette accusation en rappelle une plus ancienne, typique de la propagande antisémite, selon laquelle les Juifs mettaient à mort des enfants non juifs pour faire du pain azyme avec leur sang.
D’ailleurs les experts sont formels : les bombes lancées par Tsahal sur les combattants en armes du Hamas tuent les civils à proximité, ce qui constitue donc, au pire un « génocide », à tout le moins un « crime de guerre ». À les entendre, on croirait qu’à Gaza ne se trouvent que des civils, et que les islamistes du Hamas se sont évaporés.
Des Arabes massacrés par des Arabes
Le traitement des civils dans d’autres conflits, comme en Syrie ou au Yémen, a-t-il été toujours aussi sourcilleux ? Il faut dire que le sort des populations de ces pays n’a jamais été considéré avec beaucoup d’attention. Ce sont des Arabes, des musulmans, massacrés par d’autres Arabes et d’autres musulmans. Par un phénomène assez curieux, quand les peuples arabes se massacrent entre eux, les militants propalestiniens et les experts en crimes de guerre se font discrets. 200 000 civils arabes massacrés par des soldats arabes, ce sera toujours moins grave que 2 000 civils tués dans des bombardements par les soldats juifs de Tsahal.
Avec des conflits comme ceux du Yémen et de la Syrie, le militant propalestinien-anticolonialiste ne peut pas nous servir sa soupe antioccidentale puisque aucun ancien pays colonisateur n’y a joué un rôle déterminant et qu’aucun Israélien, aucun Juif, n’y a participé. Avec ces conflits qui opposent des populations arabes et musulmanes entre elles, impossible de crier « mort aux Juifs ! » sur les campus américains. Donc, les femmes et les enfants massacrés, gazés, décapités par des soldats arabes pendant ces conflits seront balayés sous le tapis, car ils n’ont pas d’utilité idéologique pour les militants woke.
Bachar toujours libre
Pour info, le nombre de civils tués pendant la guerre en Syrie s’élève à 306 000. Au Yémen, 380 000 personnes auraient trouvé la mort, dont 227 000 en raison de la famine et de la malnutrition causées par le conflit. À notre connaissance, aucun général syrien, yéménite ou saoudien n’est sous le coup de poursuites pénales. Personne ne leur cherchera des noises et ils poursuivront leur belle carrière après avoir fait passer de vie à trépas des centaines de milliers de civils de leur propre peuple.
Bachar al-Assad, qui a fait gazer sa population, est toujours libre, et personne ne l’a traîné devant la justice internationale pour avoir liquidé des milliers de civils arabes et musulmans de son pays. Il en a le droit, car il est propriétaire de son peuple. Il en a le droit, car il n’est pas juif. On a vu cette semaine un chef houthiste éructer contre Israël devant son micro. Ce triste sire s’indignait de l’offensive israélienne, lui dont l’armée a participé à une guerre qui a tué plus de 380 000 Arabo-musulmans.
Il ne s’agit pas de signer un chèque en blanc à l’armée israélienne et de passer sous silence les exactions qu’elle aurait pu commettre, mais on constate qu’il y a des civils tués durant certains conflits qui sont utiles et d’autres qui ne le sont pas. Est-ce que votre mort sous les bombes servira la destruction d’Israël ou pas ? De cela dépendra votre postérité dans l’Histoire.
Riss