Voilà trente ans que le jihadisme nous frappe. Ses sicaires ont toujours le même visage : des bas du front qui crient « Allah Akbar » avant de tuer.
La stratégie de leurs marionnettistes, elle, varie selon les époques et tient souvent à un concours d’ego (pour ne pas dire de braguette) entre groupes jihadistes. Le but ? Tirer la couverture à eux pour tirer les marrons du feu. D’où les flux et les reflux des attaques dont nous parle brillamment Hugo Micheron dans son livre La Colère et l’Oubli.
Nous revoilà en période de flux. Daech, vexé de s’être vu voler la vedette, a besoin de frapper en Occident – un prof, un juif ou un Suédois – pour revenir dans le « game ». Et au moins deux puissances toxiques, la Russie et l’Iran, ont intérêt à ce que des attentats nous déstabilisent. Comme ils avaient intérêt aux attaques en Israël. L’un pour ne pas tomber, l’autre pour diviser le soutien à l’Ukraine.
Et le Hamas, qu’espérait-il de crimes si odieux ? Qu’Israël perde la tête, bombarde des civils, et finalement entre dans la souricière de Gaza. Pour passer pour des martyrs, et donc asseoir leur drapeau sur la cause palestinienne… Ses chefs n’ont aucun problème à regarder les Gazaouis vivre l’enfer depuis leurs villas climatisées au Qatar. Dans un monde idéal, il faudrait obliger Doha et Téhéran à leur couper les vivres. Dans le monde réel, les démocraties ont besoin que l’Iran retienne maintenant le Hezbollah, que la Russie calme le jeu, et du Qatar pour libérer les otages… détenus par leurs amis du Hamas ! Voilà le cycle infernal enclenché par le cynisme et la monstruosité. Un piège pour les démocraties.
Si Israël ne répond pas, le Hamas continuera en toute impunité de faire pleuvoir des roquettes, avant de préparer de nouveaux pogroms. Si Israël frappe fort, trop fort comme en ce moment, le Hamas passe pour la victime… Grâce à qui ? Grâce aux idiots utiles. C’est là que nous pouvons agir. En leur faisant honte.
Honte aux députés LFI qui voient dans ces pogroms de simples « crimes de guerre », voire un moyen de « résister » à l’occupation de l’armée israélienne (qui s’est retirée de Gaza depuis 2005 !). Honte aux complices qui crient « Allah Akbar » place de la République après des attentats. Honte aux artistes qui croient très malin de renvoyer dos à dos agresseurs et agressés au nom de l’antiracisme. Honte aux journalistes qui relaient la fake news sur un hôpital « détruit par Israël », alors qu’il ne l’est pas. Honte à ceux qui crient à l’« islamophobie » à tort et à travers. Honte, enfin, à ceux qui nous insultent pour faire la différence entre le conflit israélo-palestinien et cette guerre Hamas-Israël, un crime contre l’humanité et un crime de guerre, ceux qui tuent pour attaquer et ceux qui tuent en se défendant. Mal nommer les choses a toujours été périlleux. Dans la période que nous traversons, c’est ajouter des bombes aux bombes. Franchement criminel.
par Caroline Fourest
Femme courageuse et brillante, Caroline Fourest est un véritable rayon de soleil dans ce monde de ténèbres. J’ai une profonde admiration et un immense respect pour elle.