Jumelée avec Tel Aviv depuis 60 ans, Toulouse a annoncé en ce mois d’octobre 2023 vouloir élargir cette coopération à la Métropole, après l’attaque terroriste du Hamas en Israël.
Alors que les attaques terroristes qui ont endeuillé Israël ces derniers jours se sont, sans surprise, invitées au conseil de Toulouse Métropole jeudi 12 octobre 2023 – où la majorité de Jean-Luc Moudenc a déploré que la France Insoumise « se place en dehors du champ républicain » avec ses positions controversées dans ce dossier –, un autre point a animé les débats : l’élargissement de la coopération avec Tel Aviv, l’une des six villes jumelle de Toulouse, à toute la Métropole.
Toulouse jumelée avec Tel-Aviv depuis 60 ans
Cité côtière de 468 000 habitants, soit quasiment autant que Toulouse, Tel Aviv est la deuxième ville d’Israël. Elles sont jumelées depuis 1962, et cultivent « des liens maintenus de façon ininterrompue par-delà les changements de municipalités », défend ainsi la collectivité. Elle souligne que ces liens sont « renforcés par le dynamisme des membres de la diaspora et des acteurs associatifs, académiques et économiques présents sur notre métropole ».
« Amplifier les échanges » avec la ville israélienne
Alors que ces dernières années, des défenseurs locaux de la cause palestinienne se sont régulièrement offusqués du jumelage entre la Ville rose et celle que l’on surnomme la Ville blanche, Toulouse a annoncé la couleur, après les attaques terroristes menées par le Hamas à l’encontre de la population civile israélienne, et condamnées à maintes reprises par le maire-président Jean-Luc Moudenc.
La collectivité a indiqué que non seulement elle n’entendait pas y mettre un terme, mais qu’elle souhaitait « élargir ses relations avec Tel Aviv par la signature d’un nouvel accord de coopération ». Celui-ci vise à « amplifier les échanges autour des défis majeurs relevés par les deux collectivités », notamment dans les domaines de l’économie et de la transition écologique.
Hélène Magdo appelle à en faire autant… avec Ramallah
Si le conseil métropolitain s’est quasiment montré à l’unisson sur cette question, une voix discordante s’est toutefois fait entendre, celle d’Hélène Magdo. Après avoir considéré que « la France aurait dû appeler au cessez-le-feu », l’élue de la France insoumise estimait que cette délibération « serait une bonne chose », mais qu’il y avait un « manque » pour que « nous soyons à la hauteur : une délibération 16.15 qui proposerait d’élargir de la même manière l’accord de coopération avec Ramallah », et ce « pour le prochain conseil métropolitain », suggérait-elle.
« Ce n’est pas un acte de guerre classique », dit Jean-Luc Moudenc
Une position qui a fait bondir Jean-Luc Moudenc. Pour le locataire du Capitole, les derniers événements au Proche-Orient « ne s’inscrivent pas dans une vision globale » du conflit, et il n’y a pas lieu de corréler cette coopération avec Ramallah avec « l’actualité tragique ».
« Aujourd’hui, c’est le temps de la condamnation et de la solidarité (…) Et vous nous proposez de nous inscrire dans l’approche classique du conflit israélo-palestinien », a réagi le maire de Toulouse. « Mais ce n’est pas un acte de guerre classique », a-t-il défendu. « Ce qu’il s’est passé, c’est une attaque terroriste d’une ampleur inégalée. Jamais autant de juifs n’avaient été tués depuis l’Holocauste que jeudi dernier ». « Sur la riposte israélienne, on peut en penser ce que l’on veut, mais ce qui est certain, c’est que l’armée israélienne n’est pas en train d’aller chercher des enfants pour les égorger. »
Après cette passe d’armes sur Ramallah, la délibération concernant Tel Aviv était finalement adoptée à l’unanimité, Hélène Magdo comprise.
Par Guillaume Laurens